Georges Maregiano (KPMG France) : « Les ETI génèrent une série de co-bénéfices dans les territoires où elles sont implantées »

Publié le 11 décembre 2025

En septembre dernier, KPMG France publiait, en partenariat avec le METI, une étude dont l’un des enseignements majeurs mettait en lumière le rôle essentiel des entreprises de taille intermédiaire : les ETI constituent aujourd’hui la catégorie d’entreprises la plus contributrice dans les territoires où elles s’implantent. Comment expliquer cette dynamique ? Pourquoi jouent-elles un rôle si structurant ? À l’occasion de la parution du palmarès Choiseul Conquérants réalisé par l’Institut Choiseul, focus sur ce maillon stratégique — mais pourtant méconnu — du tissu économique français. Entretien avec Georges Maregiano, Associé, Directeur national du marché ETI et sociétés familiales chez KPMG France.

Pourquoi consacrer une étude à la contribution des ETI aux territoires ?

Parce qu’à quelques mois des municipales, alors que nous sommes en plein débats budgétaires, et que vient de paraître un rapport critique de la Cour des Comptes sur le Pacte Dutreil, il nous a semblé essentiel d’apporter un certain nombre de données et d’éléments factuels pour éclairer le débat public sur la contribution des ETI aux territoires.

Car, au-delà de leurs contributions économiques stricto sensu, en termes de création d’emplois ou de fiscalité locale, les ETI génèrent toute une série de co-bénéfices dans les territoires où elles sont implantées, en matière de logement, de mobilité, de santé ou d’implication dans la vie associative. A fortiori là où elles ont basé et maintenu leur siège social — et donc leur centre de décision.

En quoi l’ancrage du centre de décision dans les territoires change concrètement les choix d’investissement, d’emploi ou de partenariat ?

62 % des ETI sont basées dans les villes moyennes ou les zones rurales. Dans la majorité des cas donc, leur siège social, leur outil industriel, leurs savoir-faire et leurs talents se trouvent réunis dans le même bassin de vie, qui est bien souvent celui où elles ont vu le jour. Dit autrement : là où les entreprises prennent leurs décisions, elles en assument très directement les effets. Et en creux, si les décisions étaient prises ailleurs, depuis la capitale par exemple, elles ne seraient pas les mêmes. C’est le cas de cet entrepreneur dans la boulangerie industrielle qui a investi ces 20 dernières années 400 millions d’euros à Maubeuge. Pourquoi Maubeuge ? Parce que c’est là que son père a créé l’entreprise il y a 60 ans.

Justement, comment maintenir ces centres de décision dans les territoires ?

Au vu des interviews que nous avons menées dans chaque région, la réponse est claire : cela passe par l’actionnariat local. Qu’il soit familial — raison pour laquelle il faut sanctuariser le Pacte Dutreil — salarié ou entrepreneurial, l’actionnariat local constitue à la fois le meilleur rempart contre la délocalisation, et est en même temps un puissant levier pour engager des transitions majeures, qui nécessitent des investissements importants et de long terme, comme par exemple la décarbonation de leurs activités et de leur chaîne de valeur.

 

 Retrouvez l’étude « Territoires : la contribution ETI » réalisée par KPMG France via ce lien : https://kpmg.com/fr/fr/media/press-releases/2025/08/territoires-contribution-eti.html