Lauréate du palmarès Choiseul Alsace, Rose-Marie Auclair incarne une nouvelle génération d’entrepreneures qui réconcilient innovation technologique et respect du vivant. Co-fondatrice et Présidente-directrice générale de Woodlight, elle développe des plantes bioluminescentes capables de produire leur propre lumière.
Quelles ambitions portez-vous avec votre start-up dans le domaine des nouvelles biotechnologies ?
Chez Woodlight, notre ambition est claire : faire germer une nouvelle génération de lumière — vivante, végétale et poétique. Nous développons des plantes bioluminescentes capables d’émettre leur propre lumière sans électricité. Ce que nous portons, c’est bien plus qu’une innovation technique : c’est une vision du futur, où la biologie remplace certains usages technologiques, avec douceur et durabilité. Notre rêve est de repenser l’éclairage urbain, la décoration, le balisage nocturne… en y intégrant la vie elle-même. Une lumière naturelle, dépolluante, recyclable et émotionnelle.
En quoi l’Alsace est-elle un territoire pertinent pour faire émerger une biotech verte ?
L’Alsace, pour faire éclore une biotech verte, est un terreau d’une richesse précieuse. Grâce à son écosystème scientifique dense (Université de Strasbourg, CNRS), à son écosystème entrepreneurial riche (Région Grand Est, Bpifrance, SEMIA, plusieurs réseaux d’investisseurs), et à sa tradition industrielle ouverte aux solutions durables, cette région a tous les ingrédients pour devenir un pôle majeur de bioéconomie. L’attachement au vivant, à l’environnement et à l’esthétique y est fort, ce qui fait de l’Alsace un écrin idéal pour porter des projets qui mêlent technologie, nature et sens.
Comment rendre plus visibles les projets de R&D locaux auprès des acteurs industriels ?
Pour rendre les projets de R&D plus visibles auprès des industriels, il est essentiel de créer des passerelles concrètes : événements immersifs, démonstrations en conditions réelles, Living Labs, plateformes collaboratives locales. Il faut oser montrer, faire vivre l’innovation, et raconter son impact, pas seulement sa technologie. Les industriels s’engagent lorsqu’ils voient comment une solution peut répondre à leurs enjeux, valoriser leur image ou transformer un usage.
Une action à mener pour faire de la bioéconomie un pilier stratégique en Alsace ?
Enfin, si l’on veut faire de la bioéconomie un pilier stratégique en Alsace, une action prioritaire serait de créer un fonds régional d’accélération dédié aux biotech vertes, couplé à un programme d’incubation/accélération sur-mesure, alliant expertise scientifique, accompagnement business et ouverture internationale. Il faut que les startups bio aient les moyens de croître vite et fort, sans quitter leur territoire. Car c’est ici, en Alsace, que peut éclore un nouveau modèle d’innovation : vivant, engagé, et profondément humain.
Retrouvez l’intégralité du classement Choiseul Alsace 2025 sur le site de l’Institut Choiseul.