Vingt ans après leur lancement, les pôles de compétitivité s’imposent comme un pilier discret mais décisif de la politique industrielle française.
En deux décennies, ces structures ont su fédérer plus de 20 000 entreprises et 2 500 centres de recherche autour de projets collaboratifs à forte intensité technologique. Résultat : plus de 28 000 projets soutenus et 55 milliards d’euros de financements mobilisés.
Initialement conçus comme des clusters territoriaux, les pôles ont peu à peu changé de dimension. Moins ancrés localement, ils fonctionnent aujourd’hui comme des plateformes d’innovation sectorielle à l’échelle nationale, voire européenne. Cette évolution s’est traduite par un recentrage autour de 53 pôles actifs, avec un effort particulier pour mieux intégrer les PME – qui représentent 80 % des membres – dans les chaînes de valeur innovantes.
Les données économiques parlent d’elles-mêmes. Pour les PME membres, l’adhésion à un pôle se traduit par une croissance significative du chiffre d’affaires, une intensification des efforts de R&D privée, et une hausse de l’emploi. L’effet levier des aides perçues y est particulièrement marqué, bien au-delà des standards habituels des dispositifs publics d’innovation.
La nouvelle phase stratégique qui s’ouvre met l’accent sur trois priorités : renforcer les partenariats européens, accompagner la double transition écologique et numérique, et éviter la dispersion en recentrant les missions autour des besoins réels des entreprises. Sur le terrain, certains pôles comme Clubster NSL, spécialisé en santé et nutrition, illustrent déjà ce virage en structurant des écosystèmes puissants à la croisée de l’innovation technologique et de la souveraineté industrielle.
En pleine recomposition géoéconomique, les pôles apparaissent plus que jamais comme des instruments de projection et de résilience pour l’économie française.