Ces pays qui développent leur constructeur automobile national pour renforcer leur souveraineté industrielle

Publié le 13 septembre 2021

Alors que le succès fulgurant de Tesla bouscule l’ensemble du secteur automobile, nombreux sont les pays à développer une stratégie visant à renforcer leur souveraineté industrielle notamment par la création de leur constructeur automobile. 

Alors que le secteur automobile est en proie à une véritable révolution induite par des impératifs économiques et écologiques, le Vietnam, la Pologne ou encore la Turquie décident soudainement de soutenir la création d’entreprises d’automobiles.

Chaque grande puissance industrielle dispose de sa locomotive, automobile : Toyota au Japon, Kia en Corée du Sud, Audi en Allemagne, Renault en France, Ford aux Etats-Unis ou encore Fiat en Italie… Ce marché ultra-concurrentiel a vu depuis quelques années des mastodontes bouleverser les codes et rebâtir les cartes. Le joyaux de l’entrepreneur américain Elon Musk qu’est Tesla n’y est pas pour rien dans cette profonde mutation. Mais alors, quel est l’intérêt pour certains pays de faire le pari risqué d’entreprendre dans la construction d’entreprises automobiles et fabriquer de toutes pièces, de nouvelles marques symbolisant une forme de patriotisme économique ? 

Créer son constructeur automobile : une stratégie osée en faveur de la souveraineté industrielle

C’est une nouvelle qui a détonné dans l’industrie automobile, Michael Lohscheller, ancien patron de l’allemand Opel a été recruté par le constructeur vietnamien VinFast pour accompagner l’émergence et le développement de ce nouveau venu sur le marché. L’enjeu est d’importance et non sans risques pour celui qui a dirigé l’un des fleurons de l’industrie automobile allemande. VinFast souhaite devenir l’un des leaders mondiaux du véhicule électrique et compte pour cela s’appuyer sur l’expérience de l’ancien patron d’Opel. Fondé en 2017 par le conglomérat privé Vingroup, ce nouveau venu sur le marché affiche ses ambitions. En 2020, VinFast a vendu pas moins de 30.000 véhicules thermiques et espère vendre 45.000 voitures en 2021. Des chiffres encourageants pour la viabilité économique de l’entreprise mais également pour l’Etat vietnamien qui espère développer un nouveau bassin d’emploi sur son territoire et également, obtenir une vitrine de son industrie à l’international. Pour poursuivre de tels ambitions, VinFast a investi 4,4 milliards de dollards 

En Turquie, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan est lui aussi fidèle à sa ligne souverainiste dans sa stratégie de développement économique. En créant la société TOGG en 2018, le président turc espère renforcer sa position de leader dans son pays et d’acteur incontournable sur le marché économique mondial. La Turquie espère en effet se doter de son icône automobile nationale avec sa propre production de véhicules à l’horizon 2022. Cette stratégie est certes moins avancée en Pologne ou en Arabie saoudite, néanmoins, les deux pays réfléchissent activement à développer eux aussi, leurs propres constructeurs. Reste à voir si ces stratégies, symbolisant une volonté de conquérir une certaine souveraineté industrielle seront efficaces et pertinentes pour les stratégies industrielles de ces « champions nationaux », pour l’emploi et pour les consommateurs.