La France s’associe au programme de vols spatiaux habités indien

Publié le 23 avril 2021
space india

Jeudi 15 avril, la France a signé un accord avec l’Inde afin de s’associer au programme de vols spatiaux habités

Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères, a annoncé que la France a signé, jeudi 15 avril, un accord pour participer aux vols spatiaux habités indiens. Au terme des quatre jours qu’il a passé entre New Delhi et Bengalore, le ministre des affaires étrangères a précisé que « la participation de la France au programme Gaganyaan de l’Inde (…) s’inscrit dans le sillage des grandes explorations qui ont jalonné l’Histoire de l’humanité ».

Cette coopération entre la France via le Centre national d’études spatiales français (Cnes) et l’Inde peut-être cruciale et liée aux craintes partagées sur l’expansionnisme chinois. Cet accord fait aussi de la France, le seul point de contact européen de l’Inde dans cette opération, qui selon le Cnes “pourrait s’étendre à l’avenir à des vols équivalents opérés par Novespace pour tester des outils et former des astronautes, ainsi qu’à un soutien technique pour construire un centre de formation d’astronautes à Bangalore”.

De fait, l’agence spatiale française, dont Philippe Baptiste vient de reprendre la présidence, est sollicitée afin de fournir, aux équipages indiens, des équipements testés et déjà fonctionnels à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Il est aussi question d’équiper les astronautes avec des sacs de transport fabriqués en France et résistants au feu afin de protéger le matériel des chocs et des radiations.

La France prend aussi en charge la formation des médecins aéronautiques de vol en Inde ainsi que celle des équipes de contrôle de mission Capcom en France à Toulouse, au centre d’aide au développement des activités en micro-pesanteur et des opérations spatiales (Cadmos) et au centre d’entraînement des astronautes européens en Allemagne. L’instruction pour les médecins et chirurgiens est très importante puisqu’ils sont responsables de la santé des astronautes avant, pendant et après le vol. Si en Inde les équipes médicales de l’espace sont issues de l’armée de l’air indienne, la  France va pouvoir mettre à profit son expertise et son mécanisme de médecine aérospatiale établi.

Une coopération historique, d’avenir !

Le premier accord spatial entre les deux pays date de 1964 et “nous pouvons être fiers d’avoir d’ores et déjà établi des partenariats dans la quasi-totalité des domaines de l’activité spatiale” s’est réjouit Jean-Yves Le Drian lors de sa déclaration à Bangalore. En effet, la France et l’Inde se sont associées à de multiples missions spatiales, et notamment à des satellites de recherche sur le climat. Le ministre des affaires étrangères a ainsi rappelé que les alliances dans le domaine spatial entre la France et l’Inde sont “un pilier historique” de ce nouveau partenariat. 

Il a ajouté que c’est aussi “l’un des domaines où se joue son avenir » et que “ces collaborations pionnières sont des atouts très concrets pour relever les grands défis du XXIe siècle”. Parmi les projets en cours, en 2021, l’Inde devrait lancer Oceansat3-Argos, une mission océanographique commune avec la France. Nous notons également qu’un troisième satellite conjoint, baptisé Trishna, est également en développement. L’engin à infrarouge thermique sera, à priori, le premier capable de suivre la température de la Terre de façon globale et constante, 

Concernant le programme Gaganyann, qui porte le nom d’un véhicule spatial développé par l’agence spatiale indienne ISRO, deux vols d’essai sont envisagés avant que la capsule ne s’envole habitée. L’ambition initiale était de célébrer le 75e anniversaire de l’indépendance du pays en 2022, mais la crise sanitaire a retardé le calendrier d’un an. Si les délais ne sont pas encore fixés, une chose est sûre : France et l’Inde ont affirmé leur volonté mutuelle d’accentuer cette collaboration spatiale, et notamment de renforcer leur dialogue en matière de sécurité.