L’homme d’affaires et financier Lai Xiaomin condamné à mort pour corruption en Chine

Publié le 08 janvier 2021
30Jul2015. Sydney: Boao Forum for Asia Annual Conference 2015Day 1 - Session 5A - Mr Lai Xiaomin, Chairman Huarong Asset Management, Photo Michele Mossop/Boao Forum.

La Chine a reconnu Lai Xiaomin coupable de corruption et de bigamie. En conséquence, l’ancien président du conglomérat China Huarong Asset Management Co. est condamné à la peine capitale, “privé de ses droits politiques à vie et de tous [ses] biens personnels”. Une nouvelle démonstration de force de la campagne anti-corruption menée depuis 2012 par le Parti communiste chinois.

Lai Xiaomin est accusé d’avoir obtenu 215 millions de dollars de pots-de-vin et tenté d’obtenir 13 millions supplémentaires. 

Lutte anti-corruption et avertissement symbolique

En Chine, “l’exécution est relativement rarement imposée pour des crimes économiques”, explique Jerome A. Cohen, professeur de droit à l’Université de New-York. Mais les montants “extrêmement importants, les circonstances particulièrement graves et les intentions extrêmement malveillantes” ont pesé pour beaucoup dans la balance de la justice, a partagé le tribunal de Tianjin au cours du jugement.

En janvier 2020, Lai Xiaomin avait fait ses aveux diffusés publiquement à la télévision. Dans la foulée, plus de 200 millions de yuans ont été découverts par la police dans un appartement à Pékin. Un comportement qui, selon le tribunal, mettrait “en danger la sécurité nationale et la stabilité financière” du pays. Pour avoir “vécu longtemps avec d’autres femmes”, hors mariage, et eu des enfants illégitimes, l’ancien patron a également été reconnu coupable de bigamie. 

Si la peine de mort est jugée inhabituelle en Chine, une telle condamnation peut, selon Mo Shoaping, avocat basé à Pékin, servir d’avertissement à destination des fonctionnaires, alors que le Parti communiste sert la vis au secteur financier.  

C’est en 2012, après l’arrivée du président chinois Xi Jinping à la tête du Parti communiste que le pays a déployé une large campagne anti-corruption. Depuis, plus d’un million de fonctionnaires ont été sanctionnés. Une sévérité qui n’est pas sans rappeler les sanctions appliquées à l’encontre de l’ancien vice-président adjoint du régulateur bancaire, Yang Jiacai et du vice-président de la China Securities Regulatory Commission, qui ont tous deux écopé d’au moins 16 ans de prison pour corruption.