L’ Afrique de l’Ouest, forte de ses 420 millions d’habitants, d’une jeunesse dynamique et de ressources abondantes, recèle un potentiel industriel encore largement sous-exploité. Industrialiser notre région, c’est renforcer notre capacité de résistance, sécuriser des chaînes de valeur stratégiques comme l’agro-industrie ou la pharmacie et garantir un socle de prospérité plus autonome. Pourtant, le financement de cette industrialisation reste un défi majeur. C’est pourquoi, au-delà du seul crédit classique, il faut inventer de nouveaux modèles.
La syndication bancaire, la structuration de partenariats publics-privés solides, le développement de fonds d’investissement régionaux et l’appui des instruments de garantie comme ceux proposés par la BOAD ou Afreximbank en sont des exemples.
Nous avons déjà démontré la pertinence de la syndication en contribuant au financement de projets structurants comme la Glo-Djigbé Industrial Zone (GDIZ) au Bénin ou la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) au Togo, pour un montant cumulé supérieur à 200 millions USD.
Ces projets sont des preuves concrètes que la banque est en capacité d’accompagner l’industrialisation dès lors que les risques sont partagés et les projets solidement montés. La Côte d’Ivoire, qui représente à elle seule près de 40 % du PIB de l’UEMOA et dont l’industrie compte pour environ 23 % de son PIB national, voit émerger de nouvelles opportunités.
Dans les trois prochaines années, Ecobank Côte d’Ivoire s’engage à renforcer l’accompagnement des PME industrielles, à développer des lignes de crédit à long terme et à promouvoir des financements syndiqués régionaux pour mobiliser davantage de capitaux.
Urgence stratégique
Bâtir un climat de confiance passe par la transparence, celle des normes ESG, celle d’une gouvernance claire. C’est la condition pour attirer l’épargne locale, les investisseurs institutionnels et la diaspora. L’industrialisation de l’Afrique de l’Ouest s’inscrit comme une urgence stratégique: transformer nos ressources, créer des emplois, réduire notre dépendance. En tant que banque panafricaine implantée dans 35 pays, nous avons la responsabilité d’agir.
Sécuriser les financements, structurer des projets industriels viables, créer les conditions d’un passage à l’échelle : ce n’est plus une option, c’est une urgence économique.
L’industrialisation doit désormais être traitée comme un levier stratégique de souveraineté, de croissance durable et d’emplois productifs en Afrique de l’Ouest.




