À la tête du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), Michalis Bakatselos observe une génération alsacienne d’entrepreneurs plus audacieuse, agile et responsable. Pour lui, entreprendre aujourd’hui, c’est conjuguer performance, engagement et imagination, dans un monde en pleine mutation.
À la tête du Centre des Jeunes Dirigeants, quel regard portez-vous sur la nouvelle génération entrepreneuriale en Alsace ?
La nouvelle génération entrepreneuriale Alsacienne OSE ! Non pas que les précédentes ne l’ont pas fait, pour rassurer tout le monde mais j’ai la perception que la génération actuelle va : tenter, innover, avancer dans les projets ; via parfois des starts up, le changement de modèle économique, des créations innovantes le tout dans un respect de plus en plus important de la responsabilité sociétale et environnementale. Oser c’est parfois accepter l’échec mais se dire j’ai tenté ! Oser c’est aussi et surtout tout donner pour réussir !
Quels sont selon vous les défis majeurs que les jeunes dirigeants alsaciens devront relever ?
Il y a deux défis majeurs qui se présentent.
- Le premier défi est d’attirer les jeunes talents dans son entreprise. Le rapport au travail a beaucoup évolué et principalement depuis le COVID. Les jeunes et moins jeunes ne choisissent plus uniquement une entreprise pour le secteur d’activité, le salaire et la localisation mais de plus en plus pour les valeurs partagées, le bien-être au travail, l’engagement sociétale, environnemental en bref : Que l’entreprise où il travaille soit en phase totalement avec leurs attentes. Le rapport au travail ayant « muté », l’adaptation aussi !
- Le second défi pour les jeunes dirigeants, c’est de garder le CAP ! Être garant de la santé économique de son entreprise n’est pas de tout repos et encore moins dans le contexte géopolitique actuel, dans les phases de mutations importantes du marché avec l’entrée de l’IA, les évolutions de règlementations à suivre et le changement des habitudes de consommations qui peuvent perturber rapidement un modèle. Être entrepreneur et dirigeant c’est être AGILE !
Une initiative pour renforcer l’esprit entrepreneurial en Alsace ?
Aujourd’hui comme hier il n’y a pas d’école du dirigeant en tant que tel. Majoritairement on ne devient pas entrepreneur parce que nous le sommes de façon intrinsèque mais plutôt par expertise d’un métier, d’un domaine, par l’envie de proposer une solution à ceux qui nous entourent. Je pense que pour renforcer l’esprit entrepreneurial, il est vraiment nécessaire de miser sur la découverte de l’entreprise par les jeunes dans leur cadre scolaire. Pas pour classer des archives pendant le mois de juillet mais vraiment pour leur demander de comprendre un fonctionnement global : Que fourni l’entreprise ? Comment ? À qui ? Comment va-t-elle et peut-elle évoluer ? Et pourquoi pas leur demander d’imaginer leur propre entreprise : Que voudrais tu faire ? Comment ? Où ? Pourquoi ? En bref casser l’idée que c’est impossible et donner l’idée à tous d’imaginer leur future entreprise !