Tant que l’on ne parlera pas de capitalisation, on ne parlera pas de réforme des retraites. Et la population continuera à se sentir abandonnée par les élites.
“Nous ne sommes pas là pour parler de capitalisation”… Cette phrase entendue en marge du “conclave” dédié à la réforme des retraites dans la bouche d’une représentante syndical m’a fait réaliser une chose : ce conclave n’est pas destiné à améliorer la situation des futurs retraités Français.
Si l’on oublie les postures idéologiques passéistes de corps intermédiaires qui “n’intermédient” plus personne, quelle est la réalité à laquelle nos enfants font face ?
La moitié de la dette additionnelle contractée ces dix dernières années a servi à payer les retraites. 500 milliards d’euros de dette supplémentaire. Par manque de courage et de capacité politique à vraiment réformer le système en y ajoutant un part de capitalisation. Part de capitalisation déjà en place pour la fonction publique….
Un système en déficit
Actuellement, le système par répartition rentre environ 260 milliards d’euros de cotisations par an et dépense 380 milliards de pensions…. Le déficit annuel sera considérable dans les décennies à venir et totalement impossible à financer. La dette du régime de retraite en 2045 devrait atteindre plus de 400 milliards d’euros. Mais… “on n’est pas là pour parler de capitalisation”.
Alors que, placée à 7% sur 43 ans, une année de cotisation donnerait 4 500 milliards d’euros d’intérêts. Alors oui, l’exemple est volontairement excessif, mais il a le mérite de mettre en lumière la réalité des possibles.
Le constat est que 259 milliards d’euros sont prélevés en 2023 sur les salaires pour financer les retraites selon le Conseil d’orientation des retraites. Rapporté à 30 millions d’actifs, cela donne 8 500 euros par an par Français. En investissant ces 8 500 euros – au lieu de les verser immédiatement au retraité actuels – sur 43 ans à 7% par an, cela donne 2,2 millions d’euros dont 1,9 millions d’intérêts. Le montant investi étant lui de 374 000 euros… Ai-je besoin de vous faire un dessin ? Un Français cotise ainsi tout au long de sa vie pour l’équivalent de l’achat d’une maison sans le savoir…
Construire un fond souverain
La Norvège alimente son fonds souverain par son pétrole. Nous avons le tourisme. Pourquoi ne pas allouer une partie des recettes du tourisme en France à construire un vrai fonds souverain qui investisse à long terme pour compléter les retraites des Français. Ce fond souverain permettrait de gérer la transition d’un système totalement réparti à un système hybride répartition ET capitalisation.
La pension moyenne en 2023 est de 1626 euros et serait en 2045 de 1900 euros. Soit un recul de pouvoir d’achat très violent pour les retraités. Le niveau de vie moyen des retraités passera de 99 % à 80 % de celui du reste de la population.
Nous ne pouvons pas l’accepter !
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