L’OCDE dévoile ses nouvelles prévisions et alerte sur une reprise inégale

Publié le 24 septembre 2021
Laurence Boone
Laurence Boone, Chief Economist, Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD), Paris speaking during the Issue Briefing "Is This the End or Beginning of Globalism?" at the Annual Meeting 2019 of the World Economic Forum in Davos, January 24, 2019. Media Village - Issue Briefing Room. Copyright by World Economic Forum / Faruk Pinjo

La croissance mondiale reprend des couleurs en franchissant son niveau d’avant pandémie, a rapporté l’OCDE. Soutenu par les mesures des gouvernements et des banques centrales, ainsi que par les progrès de la vaccination, le PIB mondial devrait progresser de 5,7 % en 2021, après une baisse de 3,4 % l’an dernier. Malgré cette performance, l’Organisation pointe du doigt les inégalités que la crise a exacerbées entre les économies développées et émergentes.

C’est une reprise économique à deux vitesses qui se profile. Si les progrès de la vaccination se confirment, le taux de vaccination varie fortement entre les économies, mettant en péril les perspectives de renouer avec la croissance. Face à de nouvelles vagues épidémiques, certains pays ont dû limiter leurs activités, ce qui a eu pour effet de ralentir les chaînes d’approvisionnement. « Beaucoup de pays émergents, à l’exception de la Chine, sont toujours loin derrière les pays plus avancés en termes de programmes de vaccination contre le Covid », a déclaré Laurence Boone, cheffe économiste à l’OCDE.

Concernant la France, elle devrait bénéficier d’une croissance de 6,3% en 2021, puis de 4% en 2022, un chiffre comparable à celui du Royaume-Uni et des Etats-Unis, mais nettement supérieur à celui de l’Allemagne (+2,9% en 2021). La conséquence d’un niveau de recul important en 2020 et d’une reprise plutôt vigoureuse dans les derniers mois.

Une reprise mondiale à deux vitesses

Le redémarrage en trombe des économies mondiales propulse la demande à des sommets. Une envolée qui n’est toutefois pas proportionnelle à l’offre, entraînant la flambée des prix des matières premières. Les cours du pétrole ont bondi de 80 % en un an, tandis que le coût du transport maritime a été multiplié par trois. Même constat du côté des denrées alimentaires, qui enregistrent une hausse des prix, notamment dans les marchés émergents. En plus de la pression liée aux coûts, les difficultés d’approvisionnement – en particulier en Asie – continuent de peser dans la balance des économies mondiales. Sous l’effet des tensions causées par la pandémie, les frais d’expédition ont à leur tour grimpé.

Alors que l’activité reprend son cours, le spectre de l’inflation continue de planer sur les économies de manière inégale. Les Etats-Unis, tout comme certaines économies de marchés émergentes, font face à une flambée de l’inflation. Pour l’heure, les économies européennes demeurent épargnées par ce phénomène, faisant état d’une poussée inflationnaire relativement faible. Les pays du G20 devraient quant à eux connaitre un pic inflationniste des prix à la consommation vers la fin de l’année, pour redescendre au cours de 2022. Cette montée en puissance des prix devrait toutefois s’apaiser, rassure l’OCDE, qui prévoit un rebond progressif de l’offre pour répondre favorablement à la demande.