Après un premier trimestre marqué par une stagnation du PIB, la France a enregistré une croissance de 0,9% au deuxième trimestre 2021, d’après les chiffres de l’INSEE publiés vendredi 30 juillet. Un chiffre légèrement meilleur qu’attendu qui met la France à seulement 3,3% de son niveau d’activité d’avant-crise.
Les chiffres étaient particulièrement attendus et devaient permettre d’avoir une vue plus claire de la situation économique après un printemps difficile, marqué par des restrictions sanitaires importantes puis par une détente des mesures à partir du mois de mai. Et les résultats sont plus qu’encourageants : avec 0,9% de croissance trimestrielle (et un bond de 18,8% par rapport au même trimestre de l’année 2020, qui avait marqué le pire de la crise sanitaire), la France se rapproche de son niveau de PIB d’avant-crise. Le consensus des économistes projetait une croissance de 0,8%, et a donc été légèrement battu.
Surtout, le chiffre de l’investissement des entreprises, encore en progression de 1,1% sur la période comprise entre avril et juin, témoigne d’une solidité du tissu économique et permet d’envisager les prochains mois avec plus de sérénité. L’investissement retrouve ainsi déjà son niveau de la fin de l’année 2019.
(1/4) Les données des comptes nationaux du T2 2021 couvrent des périodes contrastées (confinement en avril, puis réouvertures graduelles en mai et juin). Au total, le PIB progresse pour revenir, sur le trimestre, à 3,3 % sous son niveau d’avant-crise (après 4,2% au T1). https://t.co/XPdEEkapkb pic.twitter.com/7dulTnFq84
— Julien Pouget (@J_Pouget) July 30, 2021
Une croissance annuelle de 6% plus proche que jamais
Ce chiffre de croissance du deuxième trimestre comporte un autre élément encourageant pour les acteurs économiques. L’acquis de croissance – la croissance « garantie » en cas de chiffre nul pour les deux derniers trimestres de l’année – s’élève en effet à 4,8%, légèrement supérieur aux 4,25% estimés par l’INSEE il y a quelques semaines. Malgré le maintien d’une circulation virale active durant cet été et le retour du masque dans certaines zones, le troisième trimestre devrait s’achever lui aussi sur une croissance positive, qui élèvera encore le chiffre de la croissance annuelle et l’approchera davantage de l’objectif gouvernemental de 6%.
Bruno Le Maire s’est d’ailleurs réjouit de la « performance exceptionnelle » de l’économie française dans un entretien sur FranceInfo avec ce chiffre du premier trimestre, et s’est montré optimiste pour les prochains mois malgré les incertitudes liées à l’épidémie de Covid19. Pour le Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, « c‘est tout qui repart : la consommation, l’investissement, le moral des entrepreneurs donc cela va nous permettre d’atteindre les 6% de croissance que nous nous sommes fixés pour 2021 et ça doit nous permettre de retrouver le niveau d’activité d’avant crise au début de 2022″.
La publication de ces chiffres a été suivie rapidement par celle de ceux de nos principaux voisins, l’Italie et l’Espagne enregistrant un niveau de croissance encore supérieur à la France durant le 2e trimestre, et l’Allemagne ayant un peu déçu avec un chiffre en-deçà des attentes. Toutefois, le niveau de rebond de l’économie européenne reste nettement inférieur à celui des Etats-Unis, où l’activité a déjà dépassé au deuxième trimestre son niveau de l’avant-crise, avec une croissance trimestrielle en rythme annuel de 6,5% entre avril et juin.