La Banque de France revoit ses prévisions de croissance à la hausse pour l’Hexagone

Publié le 21 juin 2021

La  reprise économique française s’avère très encourageante, et la Banque de France a ainsi décidé de revoir ses prévisions à la hausse, à l’aune des chiffres positifs qui s’accumulent depuis le déconfinement du mois de mai.

Lundi 14 juin, la  Banque de France a publié son point mensuel de conjoncture. L’institution financière y indique ainsi que la croissance nationale pourrait atteindre 5,75% d’ici la fin d’année soit 0,25 points de plus que ce qui était envisagé il y a trois mois. Cette ambition est même largement supérieure à la moyenne de croissance de la zone euro attendue pour cette année, à 4,6%. Le mois de mai, marqué par la réouverture des restaurants, bars et commerces, a en effet entraîné un rebond d’activité plus rapide que prévu. Si le PIB avait reculé de 0,1 point au premier trimestre 2021, il aurait regagné 0,5 point durant cette deuxième période. Selon les estimations, la croissance du PIB sera ensuite de 4% en 2022, puis de 2% 2023 ce qui signifie qu’elle « retrouverait alors le même rythme que ce que l’on estimait à cet horizon avant la crise sanitaire ».

Les Français sont les premiers moteurs de cette dynamique retrouvée. Les terrasses de restaurants ne désemplissent pas depuis la fin des restrictions, et au mois de mai, les ventes de détail (hors alimentation) ont elles augmenté de 28%. Cette « forte reprise de l’investissement traduit la confiance des entrepreneurs », selon la Banque Centrale. Parmi les achats les plus courants : articles de bricolage, téléphones, ordinateurs portables, livres, ls vélos et véhicules deux-roues. De fait, les foyers français ont économisé de façon massive durant la crise, si bien qu’on estime que « l’épargne Covid » représentera 180 milliards à la fin de l’année. Olivier Garnier, chef économiste de la Banque de France, précise à ce sujet que « cela représente une réserve de croissance pour les années suivantes pouvant aller jusqu’à 7 points de PIB ».

L’autre facteur de croissance, qui semble paradoxal, est l’investissement réalisé par les entreprises françaises. Les mesures gouvernementales ont permis d’assurer la sécurité financière des entreprises. Si la dette nationale brute était de 224 milliards d’euros en fin d’année 2020, les entreprises françaises cumulent 215 milliards d’euros de réserves en banque. En France, la fragilité économique touche aujourd’hui 6 à 7% des entreprises, le chiffre est légèrement plus élevé pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration qui tendent à 10%. En revanche, la pause forcée des activités a permis aux entrepreneurs de repenser et travailler leurs modèles, qui en sortent généralement plus riches avec davantage d’outils de pilotage financier réguliers et des ambitions d’expansion sur les marchés, d’où des espoirs d’un très fort rebond de leur investissement.

Des difficultés de recrutement et d’approvisionnement ?

Les difficultés d’approvisionnement industriel se poursuivent en revanche depuis cet hiver. De nombreux produits sont ainsi en stock insuffisant par rapport à la demande et ces pénuries ont accéléré au mois de mai. La Banque de France prévoit donc l’arrivée d’une inflation à hauteur de 1,5% en 2021, avant un léger recul à 1,2% en 2022 et 2023, à des niveaux plus habituels dans les dernières années.

Les entreprises risquent également de faire face à une autre difficulté majeure : le manque de main d’œuvre. Si les travaux temporaires, et plus précaires, sont en hausse, la Banque de France craint « de possibles augmentations des difficultés de recrutement ». L’écart entre le retard des formations et les besoins des entreprises sera ainsi certainement une conséquence importante de la crise.