La ville australienne de Brisbane accueillera les Jeux olympiques de 2032

Publié le 29 juillet 2021

Après Paris en 2024 et Los Angeles en 2028, les athlètes olympiques poseront leur bagage à Brisbane en 2032, l’occasion pour l’Australie d’accueillir les troisième jeux olympiques de son histoire. 

Sans surprise, la ville située sur la côte Est australienne, située à 1h d’avion de Sydney, a été choisie pour accueillir la 35ème édition des Jeux Olympiques et Paralympiques. Si elle présente bien les atouts nécessaires à l’accueil d’un tel évènement, elle était seule en lice depuis le mois de février dernier, après le retrait des candidatures communes des deux Corées et la fin des tentatives de promotion auprès du Comité International Olympique par le Qatar. Un mode de sélection sans concurrence né en 2019, suite au choix de faire de Paris puis de Los Angeles les prochaines villes à accueillir les jeux, qui ne fait pour autant pas de “Brisbane 2032” un choix par défaut. 

Une candidature “irrésistible” ?  

« Irrésistible ». C’est le mot employé par Thomas Bach, président du CIO, organe chargé de l’attribution et du bon déroulement des Jeux. Si le terme est élogieux pour la ville australienne, il contient aussi toute la complexité de trouver un candidat idéal à l’organisation de l’évènement. Dans le cas des JO 2032, la candidature de Brisbane semble effectivement irrésistible, mais elle est surtout la seule, et ce malgré l’intérêt manifesté par des pays comme l’Allemagne ou encore l’Inde, mais qui n’auraient pu être prêts à temps et ont préféré attendre pour ne rien manquer. Fête internationale du sport, les Jeux Olympiques et Paralympiques représentent une formidable fenêtre de notoriété nécessitant une préparation minutieuse, qui demande à la ville qui va les accueillir du temps. Ce temps, seul Brisbane semblait pouvoir en profiter pleinement. Natalie Cook, présidente du Conseil Olympique du Queensland, ne cache d’ailleurs pas sa satisfaction face à cette décision qui permettra de placer Brisbane sur une carte du monde, ni plus ni moins, montrant tout l’enjeu autour de cette candidature. 

Au-delà de l’enjeu géographique, ce défi de notoriété que représente l’organisation des jeux, contient également un fort enjeu stratégique, tant pour le pays que pour la ville hôte. Si celle-ci parvient à en supporter les coûts, les retombées économiques et géopolitiques représentent alors un gain immense. Jean-Baptiste Guégan, spécialiste de la géopolitique du sport, ajoute que “sur le ton du sport, c’est généralement positif”. Toutefois ces coûts sont tels qu’ils poussent la candidature de mêmes villes et pays issues de puissances mondiales, bien plus fréquemment que celles de pays en développement. Ajoutons à cela des critères d’organisation toujours plus exigeants, et on obtient des candidatures certes « irrésistibles »… mais peu nombreuses ! 

Des jeux qui s’annoncent durables et représentatifs des valeurs olympiques

Sur le plan organisationnel, Brisbane semble en tout cas réellement prête à accueillir ces jeux. Après ceux de Melbourne en 1956 et Sydney en 2000, le retour de l’événement en terre australienne est une aubaine pour les 2,3 millions d’habitants de la cité côtière. Endroit paradisiaque situé au bord de la grande barrière de Corail, Brisbane souhaite, comme Paris et Los Angeles, devenir une ville olympique durable. Grâce aux précédentes expériences de l’Australie et à sa participation aux Jeux du Commonwealth en 2018, elle limite pour le moment son budget à moins de 3 milliards d’euros, et compte utiliser 84% de sites existants où temporaires, un critère d’attribution de l’événement essentiel pour les instances olympiques, depuis le scandale des “éléphants blancs” d’Athènes en 2004. 

L’Australie compte bien inscrire l’événement dans une tradition d’héritage olympique qui doit bénéficier à l’ensemble de la population. Dans un pays multiculturel et ethnique, où plus de 300 langues sont parlées, et décrit comme un “immense village olympique” par le premier ministre Scott Morrison lui-même, ce sera en tout cas un critère clé pour évaluer la réussite de ces jeux, alors que ceux de Tokyo, qui se déroulent en ce moment, sont marqués par un contexte difficile et des critiques au sein même du pays-hôte.