La France réussit le développement de son canon laser anti-drones

Publié le 20 juillet 2021
Balard

Après avoir renforcé l’équipement en drones de l’armée, Florence Parly confirme son ambition d’armement. La première démonstration de destruction de drone par arme laser a ainsi eu lieu mercredi 7 juillet à Biscarrosse (Landes) devant la Ministre des Armées . 

Cette innovation est d’une importance majeure pour l’armement des militaires en opérations extérieures mais aussi pour la protection des bases, des sites sensibles comme les centrales nucléaires ou des grands rassemblements publics. La Direction générale de l’Armement a mené avec succès cette première expérimentation européenne. Seuls les Etats-Unis et Israël sont munis de capacités similaires, tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni ont, de leur côté, entamé des recherches.

Alors que les startups françaises se tournent vers les armées pour l’application de leurs innovations et de leurs produits, ces dernières armes financées par l’Etat sont conçues par Cilas, une société installée à Orléans, dans le Loiret. Leur système laser anti-drone HELMA-P est capable d’identifier à plus de 3 kilomètres, puis de suivre et de neutraliser une cible mouvante. « Nous parlons d’un système doté d’un laser de deux kilowatts, capable de détecter et d’abattre avec une extrême précision un drone à 1 km de distance » a expliqué la Ministre. Cet outil ne contient pas de munitions et est efficace de nuit comme de jour.

Aussi, cette arme peut voler lentement et à basse altitude, ce qui lui permet d’échapper aux radars, aux boucliers anti-missiles ou aux anti-drones traditionnels. Si à première vue, l’outil se présente comme un simple boîtier monté sur un trépied, son laser est 1 million de fois plus puissant que celui qui sert à lire un QR code. Le rayon peut « soit brûler le drone pour le détériorer, soit éblouir son système de caméra pour l’empêcher d’évoluer ». C’est un atout majeur face à la menace croissante des drones légers de plus  en plus détournés de leur usage de loisir.

Un déploiement décisif pour les Jeux Olympiques

Le risque des drones qui échappent au brouillage ainsi que la crainte d’attaques par essaims de drones ont motivé le Ministère à investir ces nouvelles technologies et à déployer ce dispositif. « L’objectif est qu’il soit pleinement opérationnel pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris » affirme le cabinet de Florence Parly. 

L’échéance des Jeux Olympiques encourage l’expérimentation de ces armes laser dès le premier semestre 2022 sur les bâtiments de la Marine nationale. La Coupe du monde de rugby, qui se tient en France en 2023, pourrait également permettre de réaliser des tests à grande échelle pour assurer la sécurité de l’événement. Le Ministère a enfin lancé un appel d’offres pour le développement d’autres technologies, et plus particulièrement pour des canons à ondes électromagnétiques et des drones intercepteurs.