Accenture Europe, Business Europe et Oxford Economics se sont attardés sur la vision de l’économie post pandémie. Leur rapport sur la transformation numérique et écologique des entreprises européennes conclut à la création possible de 6 millions d’emplois d’ici à 2030 sur le Vieux Continent.
Selon une étude menée par Dell et l’Institut pour le futur, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. La cause : un monde en constante évolution. Cette évolution rapide est aussi une réponse à des préoccupations environnementales, sociales, économiques ou encore numériques. Et c’est dans ce contexte que l’enquête d’Accenture cherche à révéler et prévoir l’avenir de ces nouveaux emplois et leur futur impact sur les économies. L’estimation de 5,7 millions d’emplois est le résultat des réponses apportées par 700 cadres supérieurs appartenant à des entreprises européennes de 11 secteurs différents, répartis sur 13 pays du continent, dont le chiffre d’affaires dépasse 500 millions de dollars.
Un monde en mutation
Ces créations d’emplois devraient affecter de nombreux secteurs qui ont déjà pour la plupart entamé leur évolution vers plus de digitalisation et l’intégration accrue des considérations environnementales. Le spectre est large, de l’équipement industriel en passant par la haute technologie, jusqu’aux science de la vie (santé) et aux services de la communication et des médias. Le secteur logiciel connaît aussi un essor croissant avec la numérisation de nos habitudes et l’autonomisation liée à l’IA.
N’oublions pas la construction automobile qui connaît de grands investissements notamment dans la fabrication des batteries électriques comme la nouvelle giga-usine de Douai annoncée par Renault en juin dernier. Les différents cadres ont ensuite déterminé les domaines à fort potentiel de croissance ; en tête c’est la production intelligente qui recueille 55 % des avis, en second plan c’est la santé numérique qui semble séduire la moitié des interrogés, viennent enfin la mobilité du futur et la transition énergétique. Néanmoins ces mutations ne peuvent exister sans investissements, ainsi les cadres consultés mettent l’accent sur leur nécessaire déploiement.
La recherche de nouveaux relais de croissance
Dans les réponses à Accenture pour les investissements technologiques, le numérique a la cote. En effet, 66 % des interrogés répondent qu’il faut axer ces engagements financiers vers l’intelligence artificielle, 58 % vers la 5G et la 6G et 52 % dans les services cloud. Plus matérialistes, 38 % évoquent les batteries de prochaine génération. Sur 10 entreprises interrogées, 9 d’entre elles prévoient un budget pour la transformation digitale et les pratiques de développement durable tandis qu’en 2020, elles n’étaient que 58 %. En revanche, les compagnies attendent des mesures du gouvernement dans quelques domaines comme la formation aux nouveaux métiers, le déploiement d’infrastructures technologiques (5G, IA, IoT) mais aussi l’adoption de politiques de soutien au développement d’écosystèmes industriels alliant innovation et partenariat entre le public et le privé.
Les investissements étatiques devront aussi porter sur le soutien aux efforts de transition énergétique vers la neutralité carbone ainsi que la recherche et les innovations de ruptures afin de rester compétitif. Face à ces demandes, le plan France Relance semble y répondre partiellement. Mais c’est sans compter sur une analyse de l’IRENA publiée début juillet 2021 qui envisage la création potentielle de 122 millions d’emplois à travers le monde liés à l’énergie. L’institution internationale estime même qu’un investissement de 1 dollar dans ce secteur pourrait rapporter entre 2 et 5,5 dollars à long terme.