Les Français achètent de plus en plus local

Publié le 07 juillet 2021

Les différents confinements de 2020 et 2021 ont changé les habitudes des consommateurs, qui souhaitent davantage tourner leurs achats vers des produits locaux. 

Face à une situation de crise, les comportements changent, et celle du Covid-19 ne fait pas exception. Cloîtrés dans leur logement pendant de longs mois, et avec comme seule possibilité de sortie l’achat de produits de première nécessité entre mars et juin 2020, les ménages ont eu tout le temps de repenser leurs modes de consommation. Si d’une part les achats en ligne, par l’intermédiaire du click and collect, ont fortement augmenté car ils permettaient d’éviter les contacts physiques, d’autre part, un mouvement de soutien aux producteurs locaux est né de cette période inédite, qui ne s’est pas arrêté depuis. 

Priorité aux circuits courts 

Si la dynamique pouvait au départ sembler passagère, car liée à une situation bien particulière, elle s’installe de plus en plus, comme en témoigne l’étude de l’IRI, spécialiste de l’analyse des données des produits de grande consommation, qui révèle que les vente de produits locaux ont augmenté de 6% entre juin 2020 et mai 2021, contre 2,3% pour l’ensemble des produits de grande consommation, soit un écart de 3,7 points de pourcentage. Un résultat qui témoigne de la volonté des français de donner la part belle aux producteurs locaux dans leur consommation, devant le bio. 

Entre bio et proximité, il faut parfois choisir et il arrive que certains produits issus de l’Agriculture biologique arrivent dans nos cuisine avec un bilan carbone ne les mettant pas à leur avantage, alors que les produits locaux, même s’ils ne sont pas toujours labellisés, font valoir leur qualité par le fait de mettre presque directement en contact producteurs et consommateurs, un phénomène d’ailleurs bien compris par les grandes enseignes du secteur de la distribution qui y dédient davantage d’espaces, pour ne pas se faire prendre de vitesse par les spécialistes du circuit court comme La Ruche qui dit Oui

Un défi pour les distributeurs 

Si certaines enseignes se présentent depuis longtemps comme défenseurs des circuits courts, dans les faits, leurs actions sont pour l’instant jugées insuffisantes par les consommateurs qui, pour 39% d’entre eux, veulent voir davantage de produits locaux mis en avant dans les grands magasins (Etude Opinin Way et Apollo Plus). Une demande de plus en plus forte à laquelle des géants du secteur comme le Groupe Casino sont très attentifs. 

Par l’intermédiaire de sa filiale Monoprix, le groupe souhaite proposer des produits locaux dans tous ses magasins d’ici la fin de l’année, une démarche qui nécessite de repenser le fonctionnement du processus d’approvisionnement, comme l’explique la directrice exécutive de Monoprix, Diane Coliche : Nous avons simplifié la démarche de référencement. Les directeurs de magasins peuvent eux-mêmes sourcer des producteurs locaux et proposer leurs produits en rayon en 48 heures.L’offre de produits d’hygiène et de soins doit également être étoffée, montrant une réelle volonté du groupe de s’établir comme un leader de ce nouveau marché. Un changement durable est donc peut-être en train de s’installer dans le secteur de la distribution, sous l’impulsion d’une nouvelle demande, et même si celle-ci concerne pour l’instant davantage les ménages à hauts revenus (plus de 3500 euros par mois), elle pourrait encore s’étendre.