Le moral est à la hausse pour les chefs d’entreprise. C’est le principal enseignement de l’enquête mensuelle de l’Insee sur le climat des affaires, qui estime même que la confiance en l’avenir des dirigeants n’aurait pas été si bonne depuis quatorze ans, avant la crise de 2008.
Un constat dû notamment à la résilience et à la constance dont ces derniers ont fait preuve pendant la crise. Devant l’ensemble des contraintes qui ont pu peser au cours de l’année 2020 sur leur activité, la prise en main et l’intégration progressive de ces aléas leur ont permis d’apprécier en conséquence les perspectives d’activité. C’est ce que constate l’Insee qui observait en février un indice de 90, bondissant déjà à 108 en mai grâce à la confiance des industriels en leur capacité à surmonter les obstacles.
En juin 2021, le climat des affaires en France et celui de l’emploi s’améliorent de nouveau nettementhttps://t.co/XGBIRSO20r
— Insee (@InseeFr) June 24, 2021
Optimisme et consommation, le duo gagnant pour une reprise stable et généralisée
Alors que le climat des affaires bénéficiait déjà d’une vague d’optimisme chez les Francais quant à la reprise de l’activité économique du pays selon une étude Viavoice-HEC-Le Figaro-BFM Business , depuis juin, l’enthousiasme s’observe également de la part des acteurs des services et des ménages au travers de l’allégement des restrictions sanitaires et de la reprise d’activité en cette période estivale, qui annonce une augmentation significative de la consommation. « Le solde d’opinion sur les perspectives générales d’activité du secteur pour les trois prochains mois s’améliore de nouveau nettement, plus particulièrement dans l’hébergement-restauration », indiquent ainsi les économistes de l’Insee. Cette relance de la consommation s’illustre en effet par l’explosion des dépenses par carte bancaire comme le montre les chiffres de la semaine du 7 au 13 Juin, où ces dépenses dépassaient de 19% celles effectuées la même semaine en 2019.
D’autre part, cet enthousiasme ambiant s’explique par une robustesse de la conjoncture économique, solide dans le domaine de l’industrie. L’Insee note ainsi “Dans le bâtiment, [un] solde d’opinion relatif à l’activité récente [qui] s’améliore nettement »”, alors même que le climat du marché de l’emploi s’améliore aussi avec un indice de 104, rattrapant son niveau d’avant crise. (105 en janvier) en lien avec la stimulation de la demande dans le domaine des services.
Ces projections sont ainsi dynamisées par les prévisions de la Banque de France, relevant ses prévisions de croissance hexagonales pour 2021 à 5,75%, et qui annonce “une croissance soutenue de la consommation des ménages”, à même d’encourager ménages et entreprises à avoir confiance en l’avenir et stimuler la consommation, ce qui répondrait au niveau de croissance annoncé.
Une anticipation nécessaire des difficultés de la reprise
Attention toutefois à bien anticiper les difficultés liées à la reprise économique et à la forte demande de consommation. Une asymétrie de l’offre par rapport à la demande serait dommageable à l’économie et pourrait conduire à des tensions inflationnistes. Des difficultés d’approvisionnement se font ainsi déjà fait sentir, toujours selon l’Institut alors même que les prix de l’acier ont connu une forte hausse et que le marché fait face à une pénurie de bois.
Ces poussées inflationnistes redoutées sont ainsi suivies de près par les banques centrales et notamment la Fed qui devrait remonter ses taux à deux reprises en 2023, ce qui risque en retour d’inquiéter les marchés financiers. L’ampleur de la reprise des prochaines semaines et les évolutions toujours incertaines de la situation sanitaire seront en tout cas les arbitres pour la situation économique française.