Alstom va équiper Amtrak de 28 rames à grande vitesse

Publié le 11 juin 2021

Après ses déboires internationaux devant la Commission européenne lors de la fusion avec le géant Bombardier, l’entreprise française va concrétiser l’acquisition d’un juteux marché américain. Alstom va livrer courant juin 28 rames à grande vitesse à Amtrak pour 2 milliards de dollars, soit 1.8 milliard d’euros.

Il y a 5 ans, Alstom a récupéré les parts de marché dans la fabrication de nouvelles infrastructures de transports auprès de la compagnie ferroviaire publique. Cette dernière fête ses 50 ans et le plan Biden compte bien lui rendre hommage. Avelia Liberty, les nouvelles rames d’Alstom, séduisent.

Un projet environnemental et technologique

Ce ne sont pas loin de 80 milliards de dollars qu’Amtrak a reçu du gouvernement américain pour tenter de combler le retard pris sur le plan ferroviaire. Son concurrent chinois a au contraire investi massivement dans ce secteur et se trouve être le pays asiatique avec le plus de kilomètres de chemin de fer. Toutefois, le pays historique de la conquête de l’Ouest qui s’est forgé avec et par la machine à vapeur n’a pas dit son dernier mot. Bill Flynn, le PDG d’Amtrak, explique que « nous ne pouvons pas nous concentrer seulement sur le rêve de financer et de construire un grand nombre de corridors à grande vitesse à partir de zéro ».

Le premier projet, le corridor Nord-Est (CNE), devrait être opérationnel dès 2022. Les trains à grande vitesse sont toutefois concurrencés par les très dominants avions et automobiles du marché des transports américains. Peut-être assisterons-nous à un désenclavement des villes de tailles moyennes par ce projet ambitieux. Les termes du président Biden sont clairs : « pensez à ce que cela signifiera en termes d’opportunité si nous connectons Green Bay et Madison à Milwaukee, Scranton et Allentown à New York, Indianapolis à Louisville et bien plus encore… ».

La locomotive d’Alstom tire les rails hors de terre

Dans ce cas, Biden a trouvé un allié de poids dans cette course retardée :  Alstom. L’équipementier français a fait ses armes sur la rénovation du secteur ferroviaire français, il va donc fournir des trains de dernière génération afin de rattraper le retard technologique, tout en prenant le tournant écologique. Les trains Avelia Liberty qui équiperont les lignes américaines pourront rouler à plus de 300 km/h avec une baisse de consommation de 15 à 30 % par rapport aux rames de générations antérieures. C’est aussi une prouesse technologique qui permet au train nouvelle génération de gagner du temps de trajet. Alstom a développé la technologie Tiltronix qui permet au train de conserver sa vitesse lors de courbes. De cette manière, Alstom démontre que les entreprises françaises ont encore et toujours la volonté d’innover. Alstom a en plus la ferme intention de conquérir de nouveaux marchés et de proposer des solutions pour les professionnels du chemin de fer.