La crise a compliqué les investissements étrangers sur le territoire français, qui en reste toutefois le premier récepteur européen. Si le pays s’est montré résistant, selon le baromètre de l’attractivité EY, son avance sur les concurrents européens s’est fortement réduite.
Avec 985 projets en 2020, les investissements étrangers (IE) représentent une part non négligeable de l’activité économique en France. Malgré la crise, ceux-ci ont bien résisté, et l’Hexagone a même continué à attirer de nouveaux investisseurs, puisque les IE ont permis de générer près de 30 000 emplois. Une résistance qui présente cependant certaines faiblesses, avec un recul plus important en France (-18%) que dans le reste de l’Europe (-13%), et surtout qu’en Allemagne, le pays n’ayant perdu que 4% de ses projets liés à des investissements étrangers.
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— EY France (@EYFrance) June 7, 2021
Une première place symbolique
Lorsqu’on fait les comptes, la France continue de camper fièrement à la première place du classement des investissements étrangers, comptant 20 projets financés par des IE de plus que le Royaume-Uni, et 55 de plus que l’Allemagne. Un timing serré selon Marc Lhermitte, associé du cabinet EY, mais qui a, “une symbolique importante”.
Pour le ministre de l’économie Bruno Le Maire, ce résultat sonne d’ailleurs comme une victoire, dont il ne manque pas de se féliciter : «Cet excellent résultat, fruit des réformes mises en place depuis le début du quinquennat pour remettre la France sur les rails de la compétition internationale, témoigne de la vivacité et de la solidité de notre économie». Un constat que partagent d’ailleurs les dirigeants internationaux. 88% d’entre eux, les yeux rivés sur les différents plans de relance européens, jugent les mesures prises par le gouvernement français meilleures ou équivalentes à celles des autres pays du vieux continent. Alors de quoi faut-il s’inquiéter ?
Prendre en compte les tendances pour s’améliorer dans le futur
Si le nombre d’investissements étrangers en France reste élevé, quelques signaux préoccupants sont toutefois à prendre en compte. Le baromètre réalisé par EY relève ainsi une baisse de l’effet volume, de l’implantation de centre de R&D et de sièges sociaux. Cela signifie que les dirigeants étrangers sont dans une position d’attente et ne misent pas encore sur une installation durable sur le territoire français de leurs activités et investissements. 44% d’entre eux envisagent d’ailleurs de diminuer leurs projets d’investissement dans l’Hexagone. En cause : les secteurs qui font la force du pays, touchés massivement par la crise, l’automobile et l’aéronautique en tête.
Pour continuer de se relancer et faire pencher la balance du côté de l’investissement dans le futur, la France et ses entreprises doivent s’inscrire dans les critères prioritaires aux yeux des dirigeants étrangers. Offrir aux investisseurs une stabilité fiscale garantissant une ouverture des frontières mais aussi s’inscrire dans les objectifs de transformation sociétales et de transition écologique constitueront les alternatives et garanties nécessaires face à la perte de vitesse des secteurs porteurs de l’activité économique française. Tout l’enjeu est maintenant de trouver l’équilibre entre la nécessité de voir le niveau des investissements étrangers se maintenir, et le désir de retrouver une forme de souveraineté industrielle, dont le défaut s’est fait sentir durant la crise sanitaire.