La RATP et la région Ile-de-France s’entendent sur un contrat d’investissements majeur de plus de 8 milliards d’euros

Publié le 19 avril 2021

Coup d’envoi d’investissements historiques pour la RATP. La Régie autonome des transports parisiens vient de signer un accord de 8,4 milliards d’euros avec la région Ile-de-France pour l’exploitation de son réseau sur la période 2021-2024. Malgré le contexte de crise et la baisse significative du trafic, les investissements sont toujours sur les rails franciliens.

La présidente de la région, Valérie Pécresse et celle de la RATP, Catherine Guillouard se sont arrêtées sur un ambitieux contrat portant sur des extensions d’offres, l’arrivée de nouvelles rames sur plusieurs lignes et le remplacement des bus diesel, prévu pour la fin 2025. L’objectif : améliorer le niveau de service et poursuivre la modernisation des lignes et des matériels roulants, dans la perspective des JO2024, mais surtout pour améliorer le quotidien des Franciliens, à l’heure où les conseils à abandonner la voiture individuelle se multiplient.

La modernisation du réseau francilien en bonne voie

21,2 milliards d’euros. C’est la subvention totale que prévoit ce nouveau contrat quinquennal qui réserve une enveloppe de 8,4 milliards d’euros pour des investissements dans le réseau, soit 14 lignes de métro, 341 lignes de bus, 8 lignes de tramway et deux lignes de RER (A et B) exploitées avec la SNCF.

Avec ce nouveau cadre, la Régie compte donner un coup d’accélérateur à la billetterie « online » en actant la fin du carnet de tickets de métro. Des enquêtes de terrain hebdomadaires avec un système de bonus-malus seront également déployées pour estimer le « ressenti voyageurs » en matière de ponctualité. Les porteurs de passe Navigo ne seront pas en reste, et pourront bénéficier d’un remboursement facilité en l’absence de service minimum en cas de grève.

Mais dans ce contexte de grande incertitude, la question des recettes, dépendantes du trafic sur le réseau, inquiète toujours. Ile-de-France Mobilités (IDFM) anticipe déjà une perte de 300 millions sur les rentrées du versement mobilités pour 2021, ainsi qu’un manque à gagner « sec » de 700 millions sur les recettes commerciales (abonnements et ventes de billets). L’aide étatique est d’ailleurs la bienvenue, a partagé Laurent Probst, directeur général d’IDFM, qui compte « relancer le gouvernement » comme l’année précédente. 

Pour faire face à une potentielle dépression, la « clause de partage du risque recette » a été renouvelée. En effet, si les recettes annuelles de la Régie française fléchissent à plus de 3 % en 2021, la région devra assumer 90 % du risque financier. La RATP aura, quant à elle, le reste à charge, soit 10 %. Sur la période 2022-2024, la répartition sera réévaluée, passant à 85/15. Une véritable bouée de sauvetage qui avait notamment permis à la RATP de délester 750 millions d’euros de pertes de chiffre d’affaires à la région sur un total de 900 millions l’an dernier.