Vers une diversification pour Michelin, qui vise une croissance annuelle de 5% d’ici 2030

Publié le 16 avril 2021

Le groupe français de fabrication de pneumatiques a présenté le 8 avril son plan stratégique post-Covid. Entre 2023 et 2030, l’entreprise de Bibendum vise une croissance de 5 % par an, grâce à la diversification de son activité.

Lors d’une journée des investisseurs le 8 avril dernier, le patron de Michelin, Florent Menegaux a détaillé son plan stratégique à horizon 2030 baptisé “Michelin in Motion” depuis le siège à Clermont-Ferrand. Le manufacturier vise une croissance de 5% par an entre 2023 et 2030, grâce notamment à ses nouvelles activités qui devraient représenter entre 25 % et 30% de son chiffre d’affaires. 

Objectif : diversification des activités

Le président du groupe, Florent Menegaux qui a pris les rênes du groupe en mai 2019 a rappelé qu’au cours de ses 130 ans d’histoires, Michelin a, dans le passé déjà eu des activités hors du pneu tel que la fabrication d’avions, de trains et de voitures etc : “Michelin a, au cours de son histoire, fabriqué des trains, des avions, inventé la carte routière. La diversification est dans ses gènes. Aujourd’hui, nous produisons des colles non-toxiques, des tissus médicaux. Au fond, le savoir-faire de base de Michelin, c’est celui des matériaux. Un pneu Michelin, ça a l’air banal, mais c’est un petit miracle de technologie issu de cette compétence.”

Les nouvelles activités du groupe français vont se répartir autour de cinq axes : les services et solutions, les composites flexibles, le secteur médical, l’impression 3D métal et la mobilité hydrogène. « Tous ces domaines représentent des champs de développement énormes » souligne le patron du groupe. Michelin espère ainsi réaliser entre 20% et 30% de son chiffre d’affaires dans ces activités “hors pneumatique”, et faire croître les ventes de 6 à 9 milliards d’euros en dix ans. En ce qui concerne l’activité pneu, les ventes augmenteront de 1 à 4 milliards d’euros entre 2023 et 2030. De plus, la diversification se fait déjà depuis quelques années dans le groupe à travers des partenariats avec d’autres entreprises ou des acquisitions. On peut notamment citer l’acquisition de Fenner en 2018, spécialiste des polymères pour convoyeurs miniers et à usage médical. 

Le président de Michelin précise par ailleurs qu’il ne compte pas abandonner le pneu, et mise sur une montée en gamme afin de se différencier des produits chinois à bas coûts. Le groupe mise sur l’essor des SUV ou des pick-up qui requiert des pneus de grande taille ou encore sur les voitures électriques dont les pneus doivent supporter un poids plus lourd. 

Le développement durable et l’impact environnemental au coeur

L’ambition de Michelin se traduit aussi en termes de rentabilité en tablant sur une marge opérationnelle de 13,5 % en 2023 contre 9 % en 2020. Pour réussir cette opération, le groupe va poursuivre ses plans d’économies et ses gains de productivité, ainsi un effort des sites industriels va devoir être réalisé afin de permettre 80 millions d’euros d’économies d’ici à 2030. 

Le dernier objectif fixé par Michelin concerne la réduction de son impact carbone en atteignant la neutralité en 2050 comme le précise Florent Menegaux « Cela aura notamment un impact sur la manière dont nous concevons nos pneus, qui seront entièrement fabriqués à partir de matériaux durables (biosourcés, recyclés ou régénérés) à cette date, contre 28 % aujourd’hui et 40 % en 2030 »