Airbus veut réduire les émissions de CO2 de ses avions grâce à un carburant 100% durable

Publié le 02 avril 2021
Airbus
www.fotografik33.com L'Airbus A380 est un avion de ligne civil très gros-porteur long-courrier quadriréacteur à double pont produit par Airbus, filiale d'EADS. Ses éléments sont construits principalement en France, Allemagne, Espagne, et Royaume-Uni, mais aussi par de plus petits pays tels la Belgique, le principal parmi ces derniers; l'assemblage final est réalisé à Toulouse, en France. Le programme A380, d'un coût total de développement de 12 milliards d'euros, a été lancé au milieu des années 1990 sous le nom d'Airbus A3XX. Le premier vol a eu lieu le 27 avril 2005 à l'aéroport de Toulouse-Blagnac et le premier service commercial s'est déroulé le 25 octobre 2007 par Singapore Airlines entre Singapour et Sydney. En mars 2013, le 100e A380 est livré à la compagnie Malaysia Airlines. L'A380 est, en 2013, le plus gros avion civil de transport de passagers en service et le troisième plus gros avion de l'histoire de l'aéronautique, après le Hughes H-4 Hercules et l'Antonov An-225. Le pont supérieur de l'A380 s'étend sur toute la longueur du fuselage, ce qui donne à la cabine 50 % de surface de plus que celle de son concurrent direct, le Boeing 747-400. Initialement, l'A380 était proposé en deux versions. L'A380-800, la version passager, peut transporter de 525 passagers à 853 passagers suivant la configuration (trois classes standards ou classe économique unique). La version A380-800F cargo, peut emporter jusqu'à 150 tonnes de fret. En raison des problèmes d'industrialisation de l'A380-800 et des désistements des principaux clients, Airbus s'est résolu à reporter le développement de la version cargo après 2015, tout en continuant la prospection commerciale. Il existe aussi une version Prestige surnommée Flying Palace et destinée au marché des jets d'affaire. L'A380-800 a un rayon d'action de 15 400 kilomètres, ce qui lui permet de voler de New York jusqu'à Hong Kong sans escale, à la vitesse de 900 km/h (Mach 0,88) jusqu'à 1

Le géant européen Airbus entend s’inscrire durablement dans la réduction de ses émissions de CO2 avec des carburants 100% durables d’aviation. L’avionneur vient de réaliser son premier vol entièrement alimenté au carburant durable dans le cadre de l’étude sur les émissions de CO2 d’un vol utilisant un autre carburant que le kérosène.

Avec Rolls-Royce et Neste, Airbus réalise à Toulouse des tests et essais moteurs sur un A350-900 alimenté au carburants de substitution issus de la biomasse, donc à base de déchets végétaux et domestiques recyclés ainsi que d’huiles de cuisson usagées.

Un regard vers le futur pour une réduction durable des émissions de gaz à effet de serre

Par cette réussite, Airbus entend prouver sa détermination à réduire massivement les émissions des vols commerciaux. L’avionneur européen rejoint son concurrent Boeing qui avait déjà réalisé un vol avec 100 % de carburant d’aviation durable en 2018. Pour l’instant, la réglementation autorise un maximum de 50% de carburant d’aviation durable pour un vol, et la démarche de l’étude de Rolls-Royce, Neste et du centre de recherche allemand DLR doit permettre l’introduction prochaine d’une assouplissement de la législation sur le sujet.

Pouvoir réaliser des vols commerciaux entièrement alimentés en carburant durable d’aviation permettra de réduire considérablement les émissions du trafic aérien mondial. L’avionneur veut ainsi s’engager durablement dans la transition énergétique de ses appareils, et il entend lancer à l’horizon 2035 un avion propre, alimenté à l’hydrogène. Cet avion de ligne complètement décarboné présentera les mêmes performances qu’un avion carburant au kérosène. En attendant la réalisation de ce concept, les carburants durables d’aviation représentent une alternative efficace au kérosène.

Le spécialiste britannique des moteurs Rolls-Royce, le producteur finlandais de carburant durable d’aviation Neste et le centre de recherche allemand DLR vont travailler dans les prochains mois à la déclinaison de vols 100% durables avec différents aéronefs. Des tests sont prévus pour le mois d’avril sur un Falcon 20-E de chez Dassault puis à l’automne prochain, afin d’analyser les émissions en vol. Le carburant durable d’aviation peut réduire les émissions de CO2 de 80% par rapport au kérosène. Cette initiative représente actuellement 0,1% des 360 milliards de litres de carburant utilisés par l’aviation en 2019. Selon l’Air Transport Action Group, les vols commerciaux ont été responsables de l’émission de 895 Mt de CO2 en 2018 et de 915 Mt en 2019 sur un total de plus de 43 Gt, ce qui représente plus de 2% des émissions dues aux activités humaines, et avec un objectif de -50% des émissions de gaz à effet de serre pour l’horizon 2050, l’utilisation de carburant durable d’aviation est une solution qui permettra la réduction considérable de l’impact environnemental des vols commerciaux.

Financièrement, Airbus s’attend à atteindre et peut-être même dépasser ses objectifs pour 2021 mais pourrait souffrir de la longue reprise du transport aérien à moyen terme.Les objectifs fixés par le transport aérien posent des défis aux avionneurs à travers le monde mais permettront à terme un moindre impact sur l’environnement. Le carburant durable d’aviation s’illustre comme une solution applicable à grande échelle et des projets ambitieux comme les avions à l’hydrogène doivent permettre de diversifier les modes d’alimentation des flottes internationales, et pourquoi pas de continuer à rêver de voler, de manière plus propre et durable, avec des industries européennes à la pointe.