La volaille française monte en gamme grâce au travail des éleveurs et industriels

Publié le 15 mars 2021

La consommation de volaille française au sein des foyers a résisté à la pandémie de Covid19. En 2020, la vente de poulets rôtis et de filets de volailles a augmenté de 12,4% et a particulièrement profité au label rouge (+10 %) et au bio (+6 %).

Cette consommation est même parvenue à combler presque intégralement les pertes liées à la réduction des flux touristiques et à la fermeture des restaurants auxquelles ont été plus exposés les canards, la pintade, les cailles ainsi que les pigeons. En outre, en 2020, 41% des poulets consommés étaient importés, contre 44% en 2020 : les Français ont donc davantage plébiscité la volaille française. Le commerce de détail (produits élaborés et découpés) a vu sa consommation s’accroître fortement au profit du poulet et au détriment d’autres espèces.

Ces progrès pourraient toutefois être fragilisés par la reprise du dialogue entre l’Union européenne et l’Amérique latine au sujet des accords de libre-échange. Une situation qui inquiète pour l’avenir, notamment Gilles Huttepain, vice-président de l’interprofession Avol et directeur de pôle amont du groupe LDC, cet « accord ferait entrer en Europe, en plus, l’équivalent du quart des filets de volailles consommés aujourd’hui et anéantirait tous les efforts de montée en gamme de la filière française. Le prix du poulet importé deviendrait la référence alors que les coûts de production au Brésil sont de moitié inférieurs. » Des inquiétudes donc chez certains représentants de la filière, qui insistent toutefois sur le chemin parcouru depuis plusieurs années.

De nouvelles ambitions incarnées par une offre de qualité

En effet, l’offre française a su se différencier de l’offre internationale en optant pour le haut de gamme. Selon Eric Cachan, président de syndicat des labels, 20% des volailles françaises sont élevées en plein air contre 5% des volailles européennes. La filière a investi dans de nouveaux bâtiments et a progressé en matière de bien-être animal. En 10 ans, la France a réduit de 60 % sa dépendance aux antibiotiques, avec 3 fois moins de volatiles concernés par ces médicaments que dans le reste de l’Europe et 50 fois moins qu’au Brésil. 

L’ambition d’Anvol (l’interprofession volaille de chair) se décline dans “Le pacte Ambition Anvol 2025” qui œuvre pour une augmentation de 1,5% par an des exportations de volailles françaises vers l’étranger. Il s’agira pour la filière française de regagner ses parts dans le marché dans lequel elle s’imposait durant les années 90 comme deuxième exportatrice mondiale. Pour cela il faudra surmonter la baisse de rythme imposée par la précédente offensive de grippe aviaire qui avait, il y a 4 ans, sévit dans les élevages de canard à foie gras et mené à l’abattoir un grand nombre d’animaux.

L’espoir permis par le bilan honorable de l’année 2020 peut donc inspirer les responsables de la filière et permettre un changement de perspective de la part des consommateurs, qui donne l’occasion aux éleveurs français de démontrer la qualité de leurs produits, leur éthique face aux critiques des associations animalistes et d’une part grandissante de la société, à un coût compatible avec les souhaits et marges de manoeuvre des acheteurs.