Le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a décrété le 15 janvier que les élections présidentielle, législatives, ainsi que l’élection du Conseil National Palestinien se tiendront respectivement le 22 mai, 31 juillet et 31 août. La victoire du Hamas, contestée par le Fatah, aux élections de 2006 avait scindé le système politique palestinien et mené à des affrontements entre les deux factions.
Le 8 février, les membres du Hamas, Fatah, Front de Libération de la Palestine (FLP) et du Jihad Islamique Palestinien se sont retrouvés au Caire afin d’entamer des discussions au sujet de la bonne tenue des élections prévues cette année. La télévision égyptienne a signalé qu’il s’agissait plus particulièrement de déterminer le système juridique et sécuritaire à adopter pour chaque scrutin.
Un scrutin indispensable au processus de paix
Jamil Mizher, membre du FLP, a souligné l’importance du dialogue en déclarant que “ si les différends étaient mis de côté, toutes les factions pourraient participer au rétablissement du système politique palestinien et épargner au peuple palestinien les ravages d’une division catastrophique”. Cette démarche est encouragée par l’Union européenne qui s’est engagée à mettre en place des observateurs et des bureaux de vote.
Les intentions de vote, sondées par le Palestinian Center for Policy and Survey Research, annoncent que 50 % des électeurs sont favorables à Ismaël Haniyeh (chef du bureau politique du Hamas) contre 43 % pour Mahmoud Abbas. Le Fatah, fondé par Yasser Arafat, fait face à plus de difficultés. En effet, les deux hommes forts du mouvement, Marwan Barghouti et Mohammed Dahlan, sont dans l’incapacité d’être présents physiquement. Considérés par beaucoup de Palestiniens comme un héros de la seconde Intifada, Marwan Barghouti est emprisonné en Israël depuis vingt ans pour meurtre et soutien au terrorisme. Mohammed Dahlan, exilé à Abu Dahbi, peut lui compter sur son influence auprès des habitants de Gaza et des camps de réfugiés palestiniens de Cisjordanie.
“La tenue d’élections en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et à Gaza sera une étape cruciale vers l’unité palestinienne, donnant une légitimité renouvelée aux institutions nationales, y compris un Parlement et un gouvernement démocratiquement élus en Palestine”, a précisé Tor Wennesland, envoyé de l’ONU au Moyen-Orient. Une multitude d’obstacles se dressent toutefois face à la réalisation de cet espoir : la crise sanitaire, le risque d’une escalade militaire avec Israël, la non tenue du scrutin à Jérusalem-Est ou encore les habituelles rivalités entre le Fatah laïc et le Hamas islamiste.