L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a signalé qu’en 2019, près de 1.8 milliards de poulets, porcs, moutons et bovins ont traversé une frontière. L’Union Européenne serait à l’origine de 75% de ces déplacements, alors que des inquiétudes persistent sur les conditions de transport lors des trajets qui pourraient exposer les animaux à des risques ainsi qu’à de la cruauté lors de leur arrivée.
Le règlement n°1/2005 a fixé certaines règles afin de s’assurer du bien-être animal lors de trajets éprouvants. Il s’agit avant tout de limiter au maximum la durée des voyages, d’éviter les blessures aux animaux, d’exiger la formation adéquate du personnel, etc. Malgré ces mesures, des manquements ont été relevés par Eurogroup For Animals lors du rapport publié pour l’année 2020. D’après Eurogroup, les autorités de plusieurs pays européens n’ont pas su faire respecter les lois sur le transport des animaux et les exigences législatives selon lesquelles les animaux ne devraient pas être transportés cruellement demeurent insatisfaites.
Des échanges représentant plus de 20 milliards de dollars
Ce commerce mondial, dont la valeur a atteint 20 milliards de dollars en 2020, subit de nombreuses critiques. Pour la FAO, il n’est pas logique de transporter différentes espèces en même temps et de la même manière. Anne Mottet, responsable du développement de l’élevage à la FAO, a déclaré à ce sujet que « certaines sont très petites et d’autres grandes. On ne peut pas ajouter du poulet et des vaches. Par exemple, 95% des 1,8 milliards d’animaux qui ont traversé un pensionnaire en 2019 sont des poules, tandis que les bovins représentaient moins de 1% de ce total ».
Lors d’un transport stressant, il y a un risque plus élevé de propagation de maladies infectieuses (une problématique qui pourrait alerter les Etats dans le contexte pandémique actuel). Le stress provoqué par la surpopulation des cargaisons, les piétinements, la déshydratation et les conditions sanitaires sont autant de risques supplémentaires et entraînent une baisse de la santé des animaux, et donc de la qualité des marchandises. De plus, la législation européenne ne fixe aucune limite de durée pour les transports d’animaux vivants.
La commission des affaires européennes sur la protection du bien-être animal au sein de l’Union européenne propose dans son rapport d’information de favoriser le transport de carcasse et de viande plutôt que d’animaux vivants. Les Etats membres de l’UE pourraient ainsi continuer à échanger les mêmes quantités de denrées, tout en réduisant les difficultés en matière de bien-être animal. Le transport de carcasse et de viande a aussi l’avantage de diminuer les coûts de transport et réduire les émissions de CO2.