La pandémie de la Covid-19 impacte de plein fouet le secteur ferroviaire, qui répond depuis le début de la crise sanitaire à une baisse significative du nombre de ses voyageurs. Un triste constat auquel fait face l’entreprise Eurostar qui risque dans les mois à venir un dépôt de bilan.
Avec pour principal actionnaire la SNCF, l’entreprise ferroviaire qui s’est incarnée comme le principal axe de communication entre le Vieux Continent et la Grande-Bretagne doit subir depuis le début de la pandémie une crise économique particulièrement violente. Une crise qui s’explique notamment par les restrictions sanitaires limitant les déplacements des citoyens britanniques et européens. Les fermetures de frontières et les mesures sanitaires ne permettent en effet pas à l’entreprise ferroviaire d’atteindre un taux de remplissage rentable. Eurostar doit donc répondre ces prochains mois à une baisse de fréquentation qui oscille entre 85% et 95% : alors qu’une cinquantaine de trains circulaient quotidiennement entre Paris/Londres et Bruxelles/Londres, le chiffre s’abaisse désormais à un aller-retour par jour.
Un avenir incertain pour Eurostar
Face à la faillite qui semblait se profiler, le groupe alertait déjà, en novembre 2020, les gouvernements anglais et français en soulignant le manque d’aides et de subventions distribuées au secteur des chemins de fer, à l’inverse de la filière aérienne.
Un cri d’alerte qui ne semble pas avoir porté ses fruits. Ainsi, face à l’inactivité de ces gouvernements et à une situation de plus en plus critique, une vingtaine d’universitaires et de chefs d’entreprise ont durant le mois de janvier signé une lettre à destination de Rishi Sunak, ministre des finances britannique. Les 25 signataires soulignent dans ce courrier le besoin “d’une action rapide pour sauvegarder [l’]avenir [d’Eurostar] ».
Toutefois, ce deuxième cri d’alerte, impulsé par le lobby britannique London First, pourrait une nouvelle fois rester sans réponse. En effet, certains journaux britanniques, à l’instar du Financial Times, considèrent qu’il serait “excentrique de renforcer le capital que leurs homologues français détiennent dans Eurostar” alors que la Grande-Bretagne a vendu, en 2015, ses parts à la Caisse de dépôts du Québec et Hermes Infrastructure, société néerlandaise. Le journal considère également que le groupe pourrait être sans peine remplacé si il venait à faire faillite. Un triste avenir pour l’entreprise ferroviaire, Eurostar, qui risque un dépôt de bilan au cours de l’année 2021, si aucune décision n’est prise dans les mois à venir.