Les tensions commerciales et diplomatiques s’aggravent entre la Chine et l’Australie

Publié le 23 décembre 2020

Après la multiplication des mesures économiques punitives et des tensions diplomatiques entre la Chine et l’Australie depuis plusieurs mois, Canberra a finalement décidé de saisir l’Organisation Mondiale du Commerce le 16 décembre. Depuis la demande de l’Australie d’ouvrir une enquête sur l’origine du coronavirus adoptée par l’OMS qui n’a pas du tout été du goût de l’Empire du Milieu, les tensions sont au plus vif et ne diminuent pas. 

Le cuivre, le boeuf, le vin, l’orge… Et aujourd’hui le charbon australien sont victimes des sanctions économiques de la Chine vers l’Australie. Le charbon de Canberra se voit ainsi interdit d’exportation en Chine, sachant que Pékin est l’un des plus gros importateurs de charbon australien et que celui-ci est le deuxième produit le plus exporté d’Australie. 

En 2019, 57% des importations de charbon en Chine en provenaient, exportations qui ont chuté de 46% en octobre et de 43,8 % en novembre, avec actuellement 5,7 millions de tonnes de charbon australien dans les ports chinois, ne pouvant être déchargées. Ces sanctions sont assurées d’impacter fortement l’économie australienne, et le 15 décembre, le Minerals Council of Australia a appelé le gouvernement australien à renouer le contact avec la Chine.

OMC saisie et résistance aux assauts chinois

Le gouvernement australien a néanmoins décidé de saisir l’OMC au sujet des droits de douanes chinois exercés sur l’orge du pays, pic de plusieurs années de tensions entre bannissement de Huawei du réseau de 5G australien en 2018, ou plus récemment un tweet de Zhao Lijian, l’un des portes paroles de la Chine, montrant un soldat australien prêt à tuer un enfant afghan, sujet sensible en Australie. 

Le ministre australien du Commerce Simon Birmingham a ainsi justifié la saisie de l’OMC en déclarant que les sanctions à l’encontre de l’orge australienne étaient “sans fondement” ni “fait ou preuve”, et en ajoutant que l’Australie se tenait prête à saisir l’OMC pour d’autres chefs d’accusation et d’autres punitions économiques sur les produits du pays. Reste à voir quels seront les coûts des choix du gouvernement australien.