Malgré les difficultés du gouvernement de Pedro Sanchez, qui n’était pas parvenu à faire voter un budget depuis le début de son investiture, une majorité au Parlement a finalement été trouvée, ralliant le Parti Socialiste et Podemos à des forces régionales et indépendantistes. Le budget pour l’exercice de 2021 a ainsi pu être voté le jeudi 3 décembre. C’est une victoire pour Pedro Sanchez, qui ne faisait jusque-là que prolonger la loi des Finances de son prédécesseur, Mariano Rajoy, faute d’accord.
Avec 188 votes pour et 144 contre, la majorité est même assez large par rapport aux précédents échecs rencontrés par Pedro Sanchez pour les votes du budget. C’est donc après avoir passé toutes les étapes parlementaires que celui-ci est finalement adopté, grâce à un soutien hétéroclite réuni après des efforts de plusieurs semaines. A la coalition gouvernementale du Parti Socialiste et de Podemos, les voix des partis régionaux et des partis indépendantistes basques et catalans se sont ajoutés, suivant la stratégie du numéro 2 du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias.
Un outil pour la reconstruction du pays suite à la crise sanitaire
Le budget voté sera en hausse de 10% par rapport à celui de 2019, financé par les impôts et la dette. Les plus aisés voient leurs impôts sur le revenus, le patrimoine et les sociétés augmenter, tout comme l’impôt sur les sociétés d’investissement immobilier. Ces augmentations sont traduites par une hausse des dépenses sociales, justifiées par la crise sans précédent. Ces dépenses seront dirigées vers la santé, l’éducation ou encore les aides sociales. Ce parti pris, tout comme les alliances effectuées pour voter ce budget, ont cependant rencontré des résistances : le Parti Populaire (droite), fermement opposé à ce budget, a estimé à travers son président Pablo Casado que ces réglementations allaient “éliminer tout ce qui crée de la richesse”. L’arrivée des fonds européens suite à ce vote devraient cependant permettre d’apaiser certaines tensions en soulageant la vie économique du pays, mise à mal par les derniers mois.