Le FMI met à jour ses perspectives sur l’économie mondiale et promet une reprise lente et incertaine

Publié le 14 octobre 2020
Kristalina Georgieva
Managing Director Kristalina Georgieva participates in an online interview with the Chamber of Commerce at the International Monetary Fund in Washington, D.C. on June 9, 2020. IMF Photo/Kim Haughton

Le Fonds Monétaire International (FMI) a dévoilé dans un rapport ses perspectives mises à jour sur l’économie mondiale. Le document met en exergue les difficultés de la relance de l’activité économique dans les mois à venir, même s’il apporte des signaux positifs sur le retour de la croissance. Entre ouvertures timides des frontières après le “Grand Confinement” et retour en force de la pandémie, l’économie mondiale pourrait bien connaître de nouveaux revers.

Après avoir publié l’édition de juin 2020 sur la mise à jour des perspectives de l’économie mondiale annonçant une chute de 4,9% de la croissance mondiale (plus bas niveau depuis la Grande Dépression), le FMI a révisé ses prévisions. La relance de l’économie, qui se veut jusqu’à présent difficile, devrait à la longue voir le bout du tunnel. Mais cette progression ne se fera pas sans embûches. 

Contraction mondiale et incertitudes sur l’activité économique

À court terme, le Fonds table sur une contraction mondiale de 4,4% en 2020, des prévisions moins graves que celles envisagées en juin, en raison des résultats du PIB enregistrés au deuxième trimestre dans de grands pays avancés qui n’ont pas été aussi négatifs que prévu. Si le monde a subi un choc économique sans précédent, la reprise de l’activité à l’issue du confinement en mai a permis à la croissance de reprendre de la vigueur. Au niveau mondiale, celle-ci est estimée à 5,2 % en 2021. Avec la prévision de contraction de 2020 et de reprise en 2021, le niveau du PIB mondial en 2021 devrait dépasser celui de 2019 de 0,6 %. 

À moyen terme, un ralentissement de la croissance mondiale à environ 3,5% est envisagé. L’évolution du niveau de vie moyen dans tous les groupes de pays risque également de payer un lourd tribut. La crise sanitaire va avoir un impact négatif sur le capital humain et remet en cause les améliorations attendues avant la crise. La propagation du virus et sa trajectoire restent encore incertaines, tout comme les mesures en matière de santé publique et les conséquences qui en résulteraient. L’arrivée d’un vaccin n’étant pas exclue, il est toutefois possible d’envisager un retour de l’activité à des niveaux observés avant la pandémie, en l’absence de vagues d’infections répétées. La reprise n’est donc pas assurée tant que la pandémie progresse même si l’on observe des signes encourageants. 

Le FMI avance ses priorités

Dans un contexte de forte récession prévue pour 2020, les dirigeants ont un rôle majeur à jouer pour relancer l’économie. D’après l’institution de Washington, les pays devront donc jongler entre politiques de relance de la croissance et mesures de limitation de l’explosion des dettes. Le FMI indique ainsi le difficile équilibre que devront trouver les États, entre financements de projets de relance et maintien du niveau de transparence élevé pour ne pas engendrer de difficultés économiques ultérieures. Même si l’économie se redresse, l’ascension sera probablement longue et incertaine.