Ces dernières semaines ont été l’occasion pour les Français de se rendre compte, effarés, que les phrases pompeuses cachent une réalité crue au sujet de la dette publique : nous ne sommes plus en contrôle, nous avons laissé filer le déficit et la dette contre les intérêts du pays et de ses citoyens. Et notre pays a donc été justement dégradé en “ligue 2” mondiale de la dette. “Moyen-haut”, voici notre nouveau statut. Ne pas faire ce choix, c’est condamner la France et les Français à prendre un train de retard. Retard qui ne se rattrapera pas pour notre pouvoir d’achat.
Lorsque le Général De Gaulle arrive au pouvoir en 1958, la France connaît une phase d’incertitude économique forte, avec notamment une inflation de 16% ainsi qu’un déficit de presque 5% du PIB. La dette, elle, semble contenue puisqu’elle atteint 30% du PIB contre 160% en 1945, mais l’endettement de la France a en réalité augmenté de 65% entre 1950 et 1957, cette hausse étant dissimulée par l’inflation de la période.
Les ménages français ont peur pour leur niveau de vie avec 6 français sur 10 qui déclarent en février 1959 que le budget familial est la première préoccupation.
L’histoire rime si elle ne se répète pas
L’économie de la France rencontre donc des défis importants et les programmes d’investissement ne viendront qu’avec le plan Rueff. Ce plan Rueff souligne d’ailleurs une vision qui apparaît impensable aujourd’hui : financer l’avenir du pays non par la dette mais par les impôts.
En clair, la seule raison d’augmenter les impôts est de réaliser des investissements pour maintenir le rang du pays et assurer aux Français une qualité de vie future.
Le résultat est sans appel, au départ de de Gaulle en 1969, la dette de la France représente 13,5% du PIB. Il est donc parvenu à financer l’avenir tout en augmentant les impôts et les Français ne lui en ont pas tenu rigueur puisque fin 1965, 16% des Français seulement jugent qu’il a eu une mauvaise influence sur leur pouvoir d’achat.
Le budget actuel, une spirale infernale
La Cour des Comptes le souligne dans son rapport La situation et les perspectives des finances publiques :
“Ces déficits et cette dette croissants n’ont en outre pas eu comme principale contrepartie des investissements ou des dépenses d’avenir de nature à augmenter le potentiel de croissance future, mais ont d’abord financé la hausse des dépenses courantes, (…).”
Et quoi de plus frappant que de constater que sur les 443 milliards de dépense de l’État en 2024, seuls 20 milliards sont des dépenses d’investissements.
En bref, une politique contraire à celle menée par le Général de Gaulle, dont pourtant tout le monde se réclame.
Si nous voulons vraiment renouer avec cette pensée constructive et optimiste, il est nécessaire de faire un choix, celui de non pas limiter la hausse des dépenses comme cela est proposé mais de simplement empêcher toute hausse, de remettre la dette à un niveau acceptable sans passer par l’impôt.
Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons faire de réelles dépenses d’investissement indispensables face au changement rapide et brutal du monde.
Ne pas faire ce choix, c’est condamner la France et les Français à prendre un train de retard.
Retard qui ne se rattrapera pas pour notre pouvoir d’achat.
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