Comment prendre le virage de l’IA générative juridique ?

Publié le 17 avril 2024

Sur Legifrance, il y a 44,1 millions de mots pour dire la norme. C’est 2 fois plus qu’il y a 20 ans. Pour les professionnels du droit, le défi est de taille : maitriser toute l’information juridique alors que son volume est largement supérieur à ce que les outils traditionnels sont capables d’analyser.

L’IA a déjà de l’impact sur la productivité quotidienne des professionnels du droit. Si elle lit, recherche et rédige 10 000x plus vite que le cerveau humain, elle ne remplacera jamais l’expertise humaine. Les possibilités offertes par l’IA générative sont inédites, mais la technologie est encore jeune. Les applications dans le droit manquent encore de pertinence et peuvent créer des désillusions en réaction à des attentes disproportionnées. Il faudra encore du temps pour arriver à une technologie mature et fiable.

Analyser les principaux critères quant à l’IA générative juridique

Pour bien commencer avec l’IA générative juridique, il faut prendre en considération 4 critères indissociables :

  • Fraicheur de la donnée : la donnée juridique doit être exhaustive et mise à jour en temps réel. Vous ne pourrez pas répondre correctement à une question si vous n’avez pas tous les éléments en entrée.
  • Pertinence et sécurité juridique : On ne répond pas à une question juridique en s’appuyant sur le contenu du web comme peut le faire ChatGPT. Aussi, les algorithmes d’IA génératives doivent se reposer exclusivement sur des données juridiques et citer systématiquement les sources dans les réponses proposées. Par ailleurs, 80% du challenge technique de l’IA relève de la pertinence des moteurs de recherche. Une mauvaise information en entrée donnera forcément une mauvaise information en sortie, les fameuses hallucinations.
  • Sécurité informatique et respect de la déontologie : L’IA juridique doit suivre des règles strictes de sécurité informatique : ne pas transmettre de données personnelles de l’utilisateur lors du recours à des prestataires tiers, être transparents sur les technologies et prestataires utilisés et leurs limitations, respecter le RGPD et les meilleurs standards de sécurité informatique (norme ISO 27001).
  • Expertise technologique : Croire que l’on peut développer des IA juridiques fiables aisément est une illusion. Comme les grandes épopées technologiques nous l’ont prouvé, pour développer des innovations sans précédent, il faut être capable de recruter et de fidéliser les meilleurs ingénieurs et de maîtriser les méthodologies de développement produit.

En 7 ans, Doctrine a construit la plus grande équipe d’ingénieurs dédiés à l’IA juridique en Europe et a permis à 13 000 clients, avocats et juristes de se transformer. Mais si la technologie évolue, le rôle du professionnel du droit reste de défendre et de conseiller ses clients ; et cette mission a encore de beaux jours devant elle.