La France renforce sa cyberdéfense et vise 5000 cybersoldats d’ici 2025

Publié le 10 septembre 2021
Balard

Alors que les menaces au rançongiciel se sont multipliées au cours des derniers mois et que la France fait figure de cible majeure de cyberattaques en Europe, le ministère des Armées renforce ses troupes de cybercombattants.

Si l’explosion du numérique engendrée par les confinements dus à la crise a été pour de nombreuses entreprises l’occasion de moderniser leur structure, elle les a également exposées à plus de risques en matière d’informatique. En 2020, le nombre de cyberattaques a été multiplié par 4, soit une hausse de plus de 250%. Cette tendance semble s’être poursuivie en 2021. Pour répondre à cet enjeu majeur, de nombreuses initiatives ont été développées, avec notamment l’ouverture vers l’Europe de la PME Advens. Côté militaire, le ministère des Armées a augmenté ses objectifs : il compte atteindre 5000 cyber combattants d’ici 2025.

Un plan de recrutement stratégique

A l’occasion du Forum International de Cybersécurité (FIC) tenu à Lille cette semaine, la ministre des armées Florence Parly a annoncé le recrutement de 800 cybercombattants supplémentaires, en plus des 1100 initialement prévus. « Il faut faire du cyber français une force de l’Europe », a-t-elle affirmé. En plus du commandement militaire de cyberdéfense que la France dispose depuis 2017, la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 va mettre un budget de 1,6 milliard d’euros à disposition de la cyberdéfense et du recrutement de cybercombattants.

Le cyber étant aujourd’hui un enjeu majeur dans les opérations militaires, le recrutement de cybercombattants est une priorité pour le ministère des Armées. La ministre Parly prévoit d’ailleurs une réunion des cyber commandeurs de l’Union européenne en janvier 2022 pour une unification contre la menace.

La volonté du ministère des Armées de consolider ses forces en matière de cybersécurité fait face notamment au défi du manque substantiel de cyberspécialistes malgré un besoin de plus en plus pressant. Le recrutement, quant à lui, ne semble pas poser d’enjeu : les missions au service de l’intérêt national sont de plus en plus attractives, et la prise de conscience des pouvoirs publics français de la nécessité d’investir ce terrain semblent enfin commencer à porter leurs fruits.