Faurecia a conclu le samedi 14 août une opération de rachat du groupe allemand Hella spécialisé dans les dispositifs d’éclairage et de composants électroniques, à hauteur de 60% de son capital. Cet accord qui sera finalisé en 2022, a pour objectif de créer le « septième fournisseur mondial de l’industrie automobile » et permettra de consolider les positions françaises dans ce secteur.
Selon les termes de l’accord conclu avec les actionnaires familiaux d’Hella, le spécialiste des intérieurs automobiles Faurecia, acquerra 60% du capital au prix de 60 euros par action, pour une somme totale de 3,4 milliards d’euros en numéraire et via l’émission de nouvelles actions. Une offre publique d’achat (OPA) sera parallèlement lancée en numéraire au prix de 60 euros par action. L’opération dans son ensemble est estimée à 6,7 milliards d’euro, soit un montant supérieur à la valorisation boursière actuelle du groupe français à 5,7 milliards.
Deux groupes complémentaires
« La combinaison de nos deux sociétés est une opportunité unique de créer un leader mondial des technologies automobiles » a affirmé Patrick Koller, directeur général de Faurecia. Le chiffre d’affaires du futur groupe fusionné est évalué à 3,7 milliards d’euros et il représente en chiffre d’affaires combiné pour l’année 2021, 23 milliards d’euros.
Faurecia, Hella : Vitesse supérieure https://t.co/l5JwT0Ti7H
— Les Echos (@LesEchos) August 16, 2021
Cette opération illustre la volonté de Faurecia de poursuivre la transformation de sa stratégie en pleine transition du marché vers la mobilité zéro émission et de se positionner en tant que leader sur les domaines en forte croissance du secteur. Le groupe a en effet l’intention de « jouer un rôle de premier plan dans la décarbonation et la durabilité du secteur de la mobilité ». À ce titre, l’un des objectifs visés est la réduction de l’exposition du groupe aux ventes de véhicules à moteur à combustion interne de 25 % en 2020 « à moins de 20 % à la date de la réalisation de la transaction et à environ 10 % en 2025 ».
Afin de garantir un relationnel de qualité entre les deux entités, Faurecia entend conserver le siège des trois activités en Allemagne à Lippstadt et confier des postes de direction à des cadres d’Hella.
Accélérer le développement et générer des synergies
Le groupe compte s’appuyer sur l’importante présence de Faurecia en Chine, au Japon et aux Etats-Unis pour vendre la marque Hella, et sur les positions d’Hella en électronique en Allemagne pour renforcer les parts de marché de Faurecia avec les constructeurs automobiles outre-Rhin. Comme le confirme Rolf Breidenbach, directeur général d’Hella, « Faurecia et Hella se complètent parfaitement au niveau du portefeuille de produits et de la couverture du marché ». Faurecia rappelle dans son communiqué que les synergies de revenus attendues d’ici à 2025 sont importantes pour améliorer la rentabilité. Elles s’établiront entre 300 et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et l’optimisation des flux de trésorerie atteindrait elle, 200 millions d’euros par an en moyenne de 2022 à 2025.
C’est porté par de solides résultats au premier semestre 2021, un partenariat noué en 2018 avec l’équipementier allemand et sa récente émancipation de son actionnaire de référence PSA que Faurecia a conclu cet accord. Plusieurs offres d’achats avaient été en effet été déposées au préalable auprès d’Hella par deux concurrents : Knorr-Bremse, l’un des leaders mondiaux du marché, et le français Plastic Omnium.