Le CAC 40 a enregistré une croissance de 17% pendant ce premier semestre 2021. L’indice parisien n’avait pas connu un début d’année aussi bon depuis 1998, avec un pic le 17 juin à 6 666 points qui rappelle les sommets atteints avant l’éclatement de la bulle Internet.
En Mars 2020, la crise sanitaire avait fait plonger le CAC 40 à 3 754 points. Cette étape a été le début d’une lente, mais assurée, remontée après la fin du premier confinement et cette ascension s’est trouvée renforcée en cette première moitié de 2021. Dans un contexte haussier des places boursières mondiales, l’indice a repris 75 % de sa valeur en l’espace d’un an. Ces 17,23% sont du jamais vu en une vingtaine d’années, et rappellent l’expérience indétrônable de 1998, où il avait pris 40 % au premier semestre.
Un mouvement haussier général
Malgré les prévisions pessimistes, l’impact de la crise sanitaire a été moins violent qu’attendu sur l’économie et les entreprises, notamment grâce au fort soutien des politiques publiques. Le premier semestre 2020 a été le théâtre d’une chute brutale des différents indices boursiers mondiaux, mais les chiffres de la seconde moitié de l’année témoignent d’une reprise déjà bien amorcée. L’optimisme des investisseurs a fait bondir les différentes places mondiales, mais les bourses européennes se placent en tête. Le premier de cordée est le CAC 40, suivi par des scores inattendus du STOXX 600 à 13,5 % ou encore le DAX Allemand qui a gagné 13,2 %. Évidemment les cours Outre Atlantique sont aussi dans des positions confortables comme le Dow Jones et le Nasdaq qui ont pris plus de 12 % tandis que le S&P 500 s’offre une éclaircie à 14,3 %.
Un contexte économique porteur
Évidemment de tels records n’existent pas sans quelques indicateurs conjoncturels particulièrement enthousiasmants et des résultats d’entreprises bien meilleurs que prévu. La confiance des ménages français est repartie à la hausse au mois de juin 2021, tout comme le moral des chefs d’entreprises qui n’ont pas vu leur trésorerie ébranlée par la crise. A partir de ces indicateurs et du possible déblocage des épargnes, la Banque de France table sur une croissance de 6 % pour la fin de l’année 2021. Notons aussi que les prévisions françaises optimistes dépassent la moyenne européenne, située à 4,2 % de croissance, selon les projections de la Commission.
La reprise du CAC 40 a pour moteur des secteurs fortement sollicités en ce début d’année comme les fabricants de matériaux tels que Saint-Gobain (+48 %) ou ArcelorMittal (+37 %). Mais le véritable secteur porteur est celui du luxe grâce à son pricing power et son rebond effectué tôt en 2020 par la réouverture des marchés asiatique, Chine en tête. En dépit des prévisions particulièrement optimistes qui anticipent un CAC 40 à 7 100 points en un an qui dépasserait le record historique de 6 922 points, certaines entreprises ont eu un cours légèrement baissier comme Orange ou Bouygues. Et bien entendu, ces bons chiffres pourraient être soumis à une nouvelle vague de la crise sanitaire, hypothèse loin d’être surréaliste en raison notamment du variant delta.