Malgré l’essor du variant Delta du Covid, Boris Johnson confirme la levée des restrictions sanitaires

Publié le 07 juillet 2021
London
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Le nouveau Ministre de la Santé britannique Sajid Javid avait annoncé le 28 juin dernier le maintien du calendrier de levée des dernières restrictions encore en vigueur en Angleterre au 19 juillet, et ce malgré la hausse du nombre de contaminations. Un calendrier confirmé par Boris Johnson dans les derniers jours, qui soulève malgré tout l’inquiétude de certains médecins.

Après le variant “anglais”, rebaptisé par la suite variant Alpha, le Royaume-Uni fait face au variant Delta en enregistrant le plus grand nombre de contaminations en Europe par ce variant. Malgré une plus grande transmissibilité, le gouvernement de Boris Johnson a décidé de maintenir la levée des dernières restrictions le 19 juillet.   

Une vaccination qui sauve des vies

Le dernier rapport de Public Health England, l’agence de santé anglaise, indique que le variant Delta est apparu dans 95 % des cas séquences du virus. Le pays a d’ailleurs enregistré le 28 et 29 juin dernier plus de 20 000 cas journaliers, soit une hausse de plus de 72% sur les sept derniers jours. Pourtant, il n’est pas question pour le nouveau ministre de la Santé britannique Sajid Javid de reporter le “Freedom Day” fixé au 19 juillet. En effet, les données cliniques démontrent l’efficacité des vaccins qui ont permis de considérablement diminuer les hospitalisations et les décès.

Malgré le décès d’une cinquantaine de personnes doublement vaccinées, les documents du conseil scientifique du gouvernement britannique du 9 juin montrent des signes encourageants quant à l’efficacité de la vaccination, et ce notamment sur les hospitalisations et les décès. Selon une étude réalisée conjointement entre l’agence de santé et l’université de Cambridge publiée le 28 juin dernier, la vaccination a d’ores et déjà permis de sauver la vie de 27 000 personnes en Angleterre. 

“Vivre avec le virus” 

Le nouveau ministre de la Santé a également déclaré que le risque zéro n’existait pas avec le Covid-19, « nous savons que nous ne pouvons tout simplement pas l’éliminer, nous devons vivre avec ». Avec un Euro de football qui bat son plein et les quelque 60 000 supporters attendus dans le stade de Wembley pour les demi-finales et la finale, l’ambiance est presque à un monde débarrassé du virus, alors même que la courbe des contaminations est repartie très brutalement à la hausse. Les derniers jours ont confirmé ces inquiétudes, avec un rythme de croissance toujours important.

Le gouvernement britannique est aussi impatient de lever les restrictions concernant les écoliers, contraint de s’isoler lorsqu’un cas est détecté dans leur classe. Pourtant en avance sur la vaccination par rapport aux autres pays européens, le Royaume-Uni risque désormais d’accumuler un retard sur certaines populations, la vaccination des moins de 18 ans n’ayant toujours pas été autorisée par l’autorité vaccinale britannique. 

Cependant , malgré ce retour peu à peu à la vie normale, certaines voix s’inquiètent des dangers du “vivre avec le virus”. Une spécialiste des modélisations pandémiques à l’University College London, Christina Pagel a ainsi déclaré sur Twitter : « De 20 % à 30 % des personnes infectées ont un risque de se retrouver avec un Covid long, dont 15 % avec des conséquences affectant sérieusement leur vie quotidienne ».