Les employeurs britanniques ont du mal à recruter. Par rapport à 2019, les recherches d’emplois de travailleurs de l’Union européenne (UE) ont diminué d’un tiers au Royaume-Uni, selon une étude du site de recherche d’emplois en ligne Indeed.
Au cours des négociations du Brexit, la question des travailleurs européens avait été posée. Alors qu’au 1er janvier, les restaurateurs et les pubs étaient fermés à cause de la crise sanitaire, les effets du Brexit ne s’étaient pas fait sentir immédiatement. Depuis, le Royaume-Uni a vu le nombre de ressortissants européens cherchant un travail chuter de 36 %. Plus durement touchés, les secteurs de l’hôtellerie, des soins et de la logistique aux emplois peu qualifiés et peu rémunérés enregistrent une baisse de 41 % en termes de recherches.
Une conséquence directe du Brexit
La corrélation avec le détachement de l’UE ne peut pas être écartée. Bien que la crise du COVID 19 ait poussé un certain nombre d’étrangers à rentrer dans leur pays d’origine, les statisticiens d’Indeed n’enregistrent qu’une simple baisse de 1 % en provenance des travailleurs étrangers hors de l’UEf. Ajoutons aussi que les chiffres pour les Irlandais ne varient pas par rapport aux chiffres de 2019. Or, la main-d’œuvre irlandaise a des droits de vivre et de travailler plus souples que les autres travailleurs étrangers. Des dirigeants avaient averti de ce possible manque de main d’œuvre provenant de l’autre côté de la Manche. Londres a de ce fait perdu 8 % de sa population, soit 700 000 travailleurs. Au total, ce ne sont pas moins d’1.3 million d’individus non britanniques qui ont quitté l’île depuis la fin 2019. Pour l’économiste Mariano Mamertimo, “une telle dépendance à la main-d’œuvre européenne pourrait se révéler un sérieux handicap si le Brexit interrompt la libre circulation des travailleurs».
The EU has moved on from Brexit… and Europeans have moved on from Britain https://t.co/Z5A8CTYFUG
— The New European (@TheNewEuropean) June 22, 2021
Une difficile compensation
L’instauration d’un système à point pour les travailleurs étrangers et les incertitudes du Brexit ont bouleversé les habitudes des travailleurs de l’UE. Le gouvernement de Boris Jonhson doit trouver un moyen de nourrir le marché de l’emploi. Les salaires ont naturellement augmenté pour attirer des travailleurs. Cette revalorisation fait peur aux autorités et aux consommateurs qui s’attendent à une augmentation des prix. Pour pallier ces préoccupations économiques et politiques, Tim Martin, gérant de JD Wetherspoon, préconise un visa spécial pour les travailleurs européens. Pourtant, le Royaume-Uni reste un territoire attractif pour les travailleurs étrangers. L’économiste d’Indeed Jack Kennedy explique d’ailleurs que le manque de main d’œuvre européenne dans les secteurs de la technologie, de la science et de l’ingénierie est compensé par l’arrivée de personnes extra-européennes. Comme un jeu de vase communicant, les places laissées vacantes par les Européens sont comblées par des immigrés extra-européens. Il y a une augmentation nette des travailleurs externes à la zone euro au Royaume-Uni.