La Pologne devrait fermer la centrale à charbon la plus polluante d’Europe d’ici 2036

Publié le 16 juin 2021

Trois années après que la Pologne a accueilli la COP 24 à Katowice, le pays, producteur d’une électricité encore très carbonée, affiche son intention de démanteler la plus grosse centrale thermique d’Europe. A l’horizon 2036, les autorités de la région de Lodz souhaitent modifier leur façon de produire leur énergie, dont la première étape serait la fermeture de la centrale de Belchatow.

Avec des cheminées qui culminent à 300 mètres de haut, la centrale située au cœur de la Pologne a été mise en fonction sous l’ère soviétique en 1982. Par sa taille, elle  est la troisième centrale thermique du monde et est directement alimentée par une mine de charbon à ciel ouvert. L’infrastructure a notamment essuyé les remarques de la Commission européenne la qualifiant de centrale thermique “la plus néfaste pour le climat dans l’Union européenne”. Le coup de grâce a été porté par l’abandon d’un projet du groupe PGE, principal producteur d’énergie polonais, qui avait vocation à rouvrir une mine de charbon à Zloczew afin d’alimenter la centrale.

Transition énergétique polonaise en marche

La centrale de Belchatow rejette près de 35 millions de tonnes de CO2 par an selon l’institut d’analyse Sandbag. La majorité de l’électricité polonaise est fournie par la combustion du charbon. Il est à comprendre que cette politique a été menée dans le but d’une indépendance énergétique vis-à-vis de l’URSS et désormais de la Russie. Toutefois l’Europe a longtemps poussé la Pologne à se décarboner sans succès. En fait, c’est le couplage de l’acquisition des fonds pour une transition juste de l’Union européenne et l’abandon du projet minier de Zloczew qui amène les autorités polonaises à se repositionner.

L’annonce de l’abandon de cette centrale vers des sources énergétiques à faibles émissions peut laisser espérer que les autres régions du pays aux hussards ailés vont se lancer dans cette politique de transition. Wojciech Dąbrowski, directeur général de PGE, estime que “le succès de ce projet déterminera en grande partie le succès de la transformation énergétique polonaise”.