Le secteur spatial européen contribue positivement à l’équilibre économique et à la balance commerciale européennes

Publié le 03 juin 2021
Satellite

Le rôle essentiel du secteur spatial européen pour la balance commerciale des pays européens n’est plus à démontrer, comme en attestent les derniers chiffres de l’ASD-Europsace. De 2011 à 2020, le secteur aurait exporté pour 23,1 milliards de dollars.

Le développement du secteur spatial est stratégique, notamment en raison des nombreux débouchés qu’il ouvre pour l’ensemble de l’économie. Ce secteur exporte en effet massivement, et contribue ainsi à hauteur de 640 millions de dollars par an à la balance commerciale européenne. En effet, en trente ans, le savoir-faire des constructeurs de satellites dans les télécommunications a permis d’augmenter les parts de marché de l’Union européenne. Depuis les années 1990, l’Europe exportait pour 3 milliards de satellites. Grâce aux efforts d’investissement européens ce chiffre a considérablement augmenté, doublant durant la décennie 2000, puis a doublé de nouveau pour atteindre 12 milliards dans la décennie 2010-2020.

Des importations qui ralentissent aujourd’hui la croissance du secteur spatial européen sur le marché mondial 

Les Etats-Unis jouent encore un rôle fondamental dans ce secteur, comme on a pu le voir avec les lancements de SpaceX et BlueOrigin. En outre, aujourd’hui 90% des satellites de télécommunication mondiaux ont été fournis par les industries d’Outre-Atlantique. L’Europe importe ainsi encore grand nombre d’équipements et de technologies de pointe dont les Etats-Unis sont les précurseurs. Selon l’étude de l’ASD-Europspace, si les pays européens avaient d’avantage privilégié la production et les fournisseurs européens, l’excédent commercial européen sur ce secteur aurait été accru de 60%.

Le marché spatial mondial est aujourd’hui concurrencé par de nombreux acteurs, au sein même du territoire européen parfois, comme l’ont démontré les décisions du Parlement et du Conseil Européen avec la création de l’UESPA, qui aura vocation à travailler avec l’agence spatiale européenne. C’est en effet un secteur marqué par de profondes mutations, au travers par exemple de la réorganisation de ses filières et en raison d’un long recul des budgets de défense des Etats, aujourd’hui enfin enrayé.

Les nouveaux défis de l’industrie spatiale européenne

Soutenu durant la crise, le secteur a connu en France durant l’année 2020 non moins de 29 plans de sauvegarde d’emploi dans les 52 établissements aéronautiques et spatiaux français selon la direction des études du ministère (Dares). Néanmoins, ces mesures de soutien conjoncturelles ne peuvent constituer une solution solide à un problème structurel au secteur. Les grands patrons européens envisagent déjà de leur côté des solutions afin de soutenir et dynamiser le secteur face à ces contraintes. On a ainsi vu le nouveau président de l’Agence spatiale européenne (ESA), Joseph Aschbacher publier son agenda 2025, prenant en compte « la miniaturisation des satellites, la baisse des coûts de lancement, qui ouvre le jeu à des nouveaux entrants. ». Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de préciser que l’ESA devait favoriser davantage les start-up du secteur afin de continuer à porter les ambitions européennes toujours plus haut.