Le gouvernement prépare un nouveau budget rectificatif

Publié le 02 juin 2021

A l’approche de la date de dépôt du projet de loi de finances rectificatif (PFLR) 2021, le gouvernement prévoit finalement de dépasser le seuil des 10 milliards d’euros. 

Il ne reste plus beaucoup de temps au gouvernement pour définir les contours du projet de loi de finances rectificatif 2021. Alors que les mesures sanitaires imposées aux Français s’assouplissent peu à peu, et que la campagne vaccinale approche du “seuil plancher”, le gouvernement doit arbitrer sur les futurs moyens qui seront alloués pour sortir durablement le pays de la crise sanitaire. Un projet de loi de finances rectificatif sera donc présenté le mercredi 2 juin à l’occasion du traditionnel Conseil des ministres. Les conséquences de la crise sanitaire, encore loin d’avoir étés absorbées, et risquent de se faire sentir sur l’économie et l’état des finances du pays pour encore un moment.

En effet, le gouvernement qui tablait sur une manne financière de près de 10 milliards d’euros optera finalement pour une rallonge conséquente au budget initial avec l’intégration des 7,2 milliards prévues au début du mois de mai et arrêté par décret. Ces 7,2 milliards d’euros avaient été débloqués afin de financer les mesures de chômage partiel et le fonds de solidarité. Le troisième confinement du printemps 2021 a lui aussi laissé des traces et au final, le PLFR dépassera de plusieurs milliards d’euros le montant initial prévu de 10 milliards. A un an de l’élection présidentielle, l’exécutif sait qu’il est attendu au tournant, et notamment auprès des secteurs ayant été les plus durement touchés par la crise sanitaire. 

Relancer l’économie à tout prix ? 

“Quoiqu’il en coûte”, cette phrase du Président la République a constitué le symbole de la proactivité du gouvernement et du Ministère de l’Economie afin de maintenir sur pied l’économie. Depuis près d’un an, l’exécutif a adopté au total quatre budgets de crise destinés à lutter contre la pandémie. Plus d’un après le début de l’instauration de mesures sanitaires drastiques mettant à l’arrêt des pans entiers de l’économie, l’exécutif tente d’assurer une sortie progressive de sa doctrine providentielle, comme en témoignent les autres mesures d’aides qui ont pu être prises avec par exemple une enveloppe de 1 milliards d’euros à destination du monde agricole. 

Parmi les financements alloués, certaines mesures sont prévues pour les entreprises souffrant d’un endettement important depuis le début de la pandémie. Bercy cherche ainsi à agir en amont à l’égard des entreprises fragilisées mais dont les finances restent viables. L’idée est d’offrir une capacité de rebond économique à ces dernières en leurs accordant des aides exceptionnelles. De plus, le gouvernement cherche à assouplir la fiscalité des entreprises avec un dispositif de report de déficit en arrière afin d’améliorer la trésorerie des structures en souffrances. 

Avec de telles mesures, le gouvernement sait que la droite utilisera l’argumentaire autour du déficit public à l’encontre de son action tandis que la gauche jugera insuffisant les financements alloués pour certains secteurs. Mais pour Bruno Le Maire, le jeu en vaut la chandelle.