Alors qu’en 2018 la Cour des comptes critiquait un développement commercial insuffisant et des charges trop importantes pour l’Agence France-Presse, trois ans après, l’AFP est parvenue à rectifier le tir en diversifiant ses sources de financement.
L’historique Agence France-Presse emploie pas moins de 2500 personnes sur l’ensemble du globe dont 1700 journalistes. En 2020, le groupe affichait des résultats record avec un bénéfice net de 5,3 millions d’euros sur la période. Malgré la pandémie, l’AFP est parvenue à renverser la tendance dans laquelle elle s’était inscrite depuis 2013, avec six années déficitaires. Les pertes liées à la pandémie de Covid-19 demeurent importantes. Le président-directeur de l’AFP, Fabrice Fries, expliquait que la pandémie avait fait perdre 2,7 millions d’euros à l’AFP en raison de nombreuses annulations ou certains reports de contrats avec des clients issue de la presse particulièrement fragilisé par la situation sanitaire et ses conséquences économiques. C’est notamment au Moyen-Orient, où plusieurs groupes de presse ont déposé le bilan et où plusieurs contrats ont été mis en suspens, qui ont causé ces pertes.
Un développement numérique permettant de compenser les pertes de revenus
L’AFP a certes perdu des clients traditionnels, mais c’est grâce au déploiement et au développement de ses offres numériques que le groupe est parvenu à rectifier le tir. Avec 166,4 millions d’euros de revenus commerciaux, l’entité d’investigation numérique composée de 100 fact-checkeurs présents dans pas moins de 30 pays a permis de compenser les pertes. En effet, à l’heure où la désinformation pullule sur internet, l’AFP est parvenue à s’imposer comme une référence en matière de fact-checking avec son pôle spécialisé “AFP Factuel” partenaire de Facebook.
Par ailleurs, le plan de réduction des dépenses entamé en 2019 a permis à l’AFP de réduire ses charges d’exploitations de près de 10 millions d’euros. Dans le même temps, l’Etat a compensé les coûts liés aux missions d’intérêt général à nettement augmenté. Le président-directeur de l’AFP, Fabrice Fries déclarait sur le sujet que “L’année passée a prouvé que notre modèle basé sur l’abonnement est assez résilient, mais qu’il n’est pas une garantie de protection pour l’avenir”. Ces propos laissent entendre que le groupe compte bien poursuivre la diversification de ses activités. L’AFP possède d’ailleurs une filiale allemande spécialisée dans le marketing sportif, et une autre française réalisant des reportages photos-vidéos. Le pôle image de l’AFP est l’un des moteurs de la croissance du groupe et concurrence les références en la matière que sont Reuters News et Associated Press. Le groupe cherchera sur les prochains exercices à poursuivre son désendettement et prévoit d’atteindre une dette nette de 26 millions d’euros d’ici deux ans.