Vers un consortium français entre Solvay, Veolia et Renault pour développer des batteries avec des métaux recyclés

Publié le 26 mars 2021
batteries

En France, les voitures électriques représentent dorénavant plus de 20% des ventes de voitures, tandis que la vente de voitures essence et diesel est en chute. Plus écologiques, les voitures électriques ne peuvent assurer une vertu environnementale que si leurs composants sont vraiment recyclables. En effet, la question du devenir des batteries des voitures électriques en fin de vie a longtemps pesé sur le bilan écologique de l’industrie.

Le conseil des professions de l’automobile a désormais annoncé avoir mis en place un groupe de travail pour apporter des solutions à la question du recyclage des voitures hybrides en France. Les questions qui se posent relèvent en particulier du coût du recyclage, des risques et de l’écologie.

Afin de résoudre ces difficultés à même de ralentir le développement du secteur, les groupes Renault, Veolia et Solvay ont annoncé la création d’un consortium dont l’objectif sera la fabrication de batteries neuves en recyclant les anciennes. L’intérêt écologique et économique de cette démarche réside notamment dans la garantie de la récupération d’une ancienne batterie et en un assemblage de piles à moindre coût que l’achat d’une batterie neuve. 

Une solution durable pour la mobilité verte

Le projet a pour but de s’imposer dans le marché des batteries pour voiture électrique et ambitionne de représenter 25 % du marché européen dans cette filière. Jean Philippe Hermine, directeur stratégie et environnement de la marque Renault, affirme qu’”il sera ouvert, et ne traitera pas seulement les batteries Renault”. La marque française d’automobiles s’investissait déjà dans le recyclage des batteries dans son usine de Flins dans les Yvelines, mais projette, en s’alliant à Veolia et Solvay, de purifier la totalité des métaux afin de les réutiliser. Le développement de procédés industriels se fera dans une unité pilote chez Veolia et constituera une étape de validation des process et technologies. Suite à cela, la construction d’une usine dédiée pourra être entamée en 2024-2025. 

Les voitures électriques consomment en moyenne 58 % d’énergie en moins qu’une voiture thermique, et en devenant plus vertes encore, en particulier grâce à leurs batteries, elles pourraient soutenir la transition écologique, en alliant technologie, engagement industriel et respect de l’environnement. Selon l’ONG européenne Transport & Environnement, apprendre à réutiliser les batteries est stratégique et “crucial pour réduire la pression sur la demande de matières premières (comme le lithium, le cobalt ou le nickel) tout en limitant l’impact que leur extraction peut avoir sur l’environnement et les populations”. Le recyclage des batteries pourrait ainsi constituer l’étape clé de la réalisation de cet espoir, avec un nombre de voitures électriques en circulation multiplié par dix d’ici quinze ans d’après les objectifs de Renault.