La première place portuaire française et son directeur Hervé Martel s’engagent dans la transition écologique et numérique. Malgré une baisse de son chiffre d’affaires de 14% pour l’année 2020, le port de Marseille-Fos entend investir pour transformer son activité et minimiser son impact carbone.
Le port se lance à présent dans un projet de transition durable et numérique avec « l’excellence environnementale » au cœur de sa stratégie. Ce projet passe par un aménagement industriel responsable et innovant favorisant l’économie circulaire. A la clé : davantage d’emplois, et un objectif de renforcement de la place du port dans les échanges commerciaux en Méditerranée.
Une année 2020 productive malgré tout et des investissements maintenus
Marseille-Fos a évité une crise importante en diversifiant ses activités, avec 23 navires par jours au lieu de 25 en temps normal. Le port a enregistré 69 millions de tonnes de marchandises traitées en 2020, ce qui représente une baisse de 12,7% par rapport à l’année 2019. Cette baisse est bien contrôlée et a permis de limiter les pertes de chiffre d’affaires à 14%, soit 145 millions d’euros. C’est le premier recul du port de Marseille-Fos depuis 2013, mais son directeur Hervé Martel reste optimiste pour les années à venir. Le secteur a su limiter la casse et maintient les investissements initialement prévus.
69 millions de tonnes de marchandises par an.
3 millions de passagers.
41 000 emplois.C’est le premier port de France.
C’est Marseille-Fos. pic.twitter.com/D8f44yTQ8w— Jean-Baptiste Djebbari (@Djebbari_JB) February 23, 2021
Marseille-Fos prépare même un investissement de 350 millions d’euros dans un chantier massif pour réduire l’impact de ses activités sur la qualité de l’air, par la connexion électrique des navires à quai et la réduction de la vitesse des navires en approche ou dans les bassins lors d’épisodes d’alerte pollution. La réduction de l’impact carbone sur les espaces environnants permettra aussi d’apporter de l’attractivité pour des clients de plus en plus soucieux de l’environnement.
Les 350 millions d’euros investis d’ici 2024 serviront donc à amorcer une véritable transition énergétique et numérique. Hervé Martel se dit engagé à réduire les nuisances et anticiper les réglementations environnementales relatives à l’activité du port. Une desserte ferroviaire à l’intérieur des terres permettrait de réduire l’empreinte carbone du transport des marchandises. Le transport fluvial est aussi une option qui pourrait s’avérer intéressante et selon Elisabeth Ayrault, la présidente de la Compagnie Nationale du Rhône, « porter la part des conteneurs transportés par le fer et le fleuve de 20 % aujourd’hui à 30 % en 2030 » pourrait constituer un premier pas efficace dans cet objectif.
A terme, les responsables du port souhaitent relancer une réflexion complète sur la logistique de l’espace afin de faire de Marseille-Fos un « Smart Port ». Avec un tiers de l’enveloppe dédiée à l’innovation et aux projets de développement, la première place portuaire française entend également tester des démonstrateurs industriels pour le recyclage du CO2. Par son initiative, le port de Marseille-Fos cherche à s’inscrire durablement dans la transition énergétique et anticiper les prochaines réglementations relatives à l’environnement. La part des énergies renouvelables augmente tendanciellement en France et leur consommation devrait continuer à croître.
La diversification des activités et le changement du modèle « tout pétrole » permettront donc au port et à son activité de s’insérer de manière pérenne dans la transition énergétique. Et pourquoi pas, à faire d’une pierre deux coups en verdissant le port et en le rendant plus puissant dans les échanges entre l’Europe et le reste du monde.