Blablacar veut remettre ses bus sur les routes pour l’après-Covid

Publié le 22 mars 2021

Stoppée par la crise sanitaire, la plateforme de covoiturage de particulier à particulier fonctionnant sans intervention humaine et active dans 22 pays, souhaite relancer rapidement son service de bus longue distance BlaBlaBus. 

L’offre avait été suspendue début novembre à l’occasion du second confinement. A partir du 31 mars, les « cars Macron » de BlaBlaCar reprendront les routes. Le choix de relancer l’activité s’appuie sur la hausse observée des trajets de covoiturage effectués via la plateforme, passés de “100 000 trajets hebdomadaires mi-janvier, à 175 000 aujourd’hui,” d’après Nicolas Brusson, Directeur général de la start-up. Une remise en route du service qui s’effectuera étape par étape, et qui lui permettra d’ atteindre son plein potentiel à l’été, pour la période des vacances scolaires. 

Une nouvelle stratégie 

Lancée en 2019 après le rachat de Ouibus (SNCF), la formule BlaBlaBus avait pour objectif de créer un moyen de transport low-cost reliant les grandes villes entre elles, de manière complémentaire au “point à point” déjà permis par l’offre covoiturage proposée par la plateforme. Aujourd’hui la stratégie de l’entreprise a encore évolué, et le nom BlaBlaBus va disparaître pour uniformiser tous les services sous l’enseigne BlaBlacar. «Avoir un nom unique est plus pratique pour réaliser notre objectif: créer une plateforme de transports terrestres intégrant le covoiturage, le bus et probablement l’année prochaine la vente de billets de trains», selon Nicolas Brusson. 

De nouvelles annonces pourraient ainsi arriver rapidement concernant un investissement dans les services ferroviaires, alors que la start-up, membre du Next40, investit via sa marque de covoiturage courte distance BlaBlaLines dans le BtoB. Elle crée ainsi un écosystème complet qui conforte la clientèle et qui lui donne l’avantage dans un secteur soumis à une forte concurrence. 

Un marché concurrentiel pour profiter de la reprise

Si dans le secteur du covoiturage, l’entreprise reste largement devant ses concurrents Karos ou Klaxit, elle doit en revanche mener une rude bataille sur les services de bus. Le marché est en effet à l’avantage de Flixbus, entreprise présente depuis plus longtemps dans le secteur. La marque allemande est active dans 35 pays et a opté pour une stratégie différente de celle de BlaBlaCar en recommençant à faire fonctionner son offre, certes de réduite à 30% de ses capacités, à partir du mois de décembre. Un choix que son Directeur Général France, Yves Lefranc-Morin, espère payant

Pour les deux marques, l’année 2021 fonctionnera quoi qu’il en soit comme 2020 : à pertes. Mais il est probable que la stratégie mise en place par les dirigeants de BlaBlaCar et son fondateur Frédéric Mazzella, récemment nommé au Conseil d’Administration de Renault, permettra à l’entreprise de traverser la crise en proposant une offre séduisante à ses clients et utilisateurs.