Axa a traversé la crise sanitaire et les catastrophes naturelles de 2020 en limitant les pertes

Publié le 09 mars 2021
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Dans un contexte de crise qui mine l’économie mondiale, le leader de l’assurance en France Axa a démontré la force de ses fonds de commerce en Europe. Le groupe a annoncé un ratio de solvabilité supérieur de 10 points de pourcentage à ce qui avait été prévu par les analystes. Ce ratio de 200%, reflet de la résistance de l’assureur face à la crise, témoigne d’une performance boursière qui fait le bonheur des investisseurs.

Les actions AXA ont profité de la hausse du dividende qui a atteint 1,43 euro par action soit +3% à la bourse de Paris et du retrait de l’assureur du projet de gazoduc Nord Stream 2.  Le projet, qui coûtait plus de neuf milliards d’euros, s’était amorcé sur fond de controverse avec l’opposition des Etats-Unis et de certains pays européens à sa conduite face aux risques sur la souveraineté et l’indépendance énergétique européennes dans sa relation avec la Russie. Le directeur des risques et des investissements d’Axa a déclaré que “comme il est sujet à sanctions potentielles de la part des Etat-Unis, nous avons décidé, comme l’ensemble des acteurs de ce pool de police, de nous retirer de ce projet”. Une décision prudente qui a porté ses fruits et éviter des sanctions boursières au groupe.

Une exposition très forte du secteur

Malgré les effets positifs sur la solvabilité, Axa a été exposé, à l’image du reste des acteurs du marché, aux conséquences de la pandémie sur ses clients. La filiale a enregistré un chiffre d’affaires de 96,7 milliards d’euros (une baisse de 1%) et un résultat opérationnel de 4,3 milliards d’euros soit une chute de 32%.  Des chiffres à relativiser puisque l’ensemble du secteur de l’assurance a souffert de la pandémie. SCOR, l’un des concurrents français d’Axa, a publié un résultat net en baisse de 50% avec une perte de 640 millions d’euros contre 1,5 milliards pour Axa.

Thomas Burbel, directeur général d’Axa, s’est exprimé auprès des Échos sur les décisions prises afin de limiter l’impact de la crise en 2021 : “ On a beaucoup travaillé pour ne pas assurer certains risques comme les annulations d’événements. Nous avons également clarifié nos contrats sur les pertes d’exploitation et exclu la notion de pandémie”. Pour les assurances, dont Axa, les pertes d’exploitation liées au Covid-19 de leurs assurés ont provoqué des litiges qui font l’objet de débats devant plusieurs juridictions d’appel. La clause d’exclusion évoquée plus haut par Thomas Burbel a été rejetée par certains tribunaux « car privant de sa substance l’obligation essentielle de garantie”. L’assureur s’était en effet vu obligé d’indemniser provisoirement le restaurant l’Espigoulier, il s’agissait de la première juridiction d’appel à statuer sur ce type de litige, propre à la situation sanitaire exceptionnelle en cours.