Aviva France va passer sous le pavillon de la Macif

Publié le 01 mars 2021

Après une longue bataille de plusieurs mois, le groupe Aviva, avec les conseils de JP Morgan et Rothschild, a annoncé le mardi 23 février dernier entrer en négociation exclusive avec le groupe Aéma pour la reprise de la filiale française pour 3,2 milliards d’euros. 

 

Le nouveau groupe Aéma issu de la fusion du groupe la Macif et d’Aésio mutuelle en janvier 2021 entend avec cette nouvelle acquisition devenir une référence sur le marché de l’assurance et faire ainsi partie “des cinq plus grands groupes d’assureurs du marché français et l’un des deux plus grands groupes mutualistes”, comme l’a déclaré Adrien Couret, le directeur général d’Améa. Le futur groupe atteindrait un chiffre d’affaires de 16 milliard d’euros.

Montée en puissance dans l’assurance vie 

Peu présent sur le marché de l’assurance vie, l’opération permettrait au groupe mutualiste d’Adrien Couret de muscler ses offres. En devenant l’assureur de l’Afer, une association de 760 000 épargnants et qui représente près de 55 milliards d’euros d’économie, et avec 75% de participation dans l’Union Financière de France (UFF), une société de gestion de patrimoine côté à la bourse de Paris, le groupe pourra développer son offre sur ce marché clé.

Numéro trois de l’assurance automobile en France avec la Macif, le groupe confortera également son activité d’assurance-dommage pour les particuliers et professionnels. Avec un bénéfice net de 335 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 7,8 milliard d’euros en 2019, Aviva France apportera au groupe sa force commerciale avec un réseau de près d’un millier d’agents et autant de courtiers partenaires. L’objectif est clair: devenir un poids lourd en France et en Europe dans un secteur qui a souffert de la crise, mais a aussi témoigné de sa pertinence et de son caractère indispensable pour de très nombreux pans de l’économie.

Cette annonce met en tout cas un terme à de longs mois de lutte entre les poids lourds de la finance. Le processus avait été amorcé l’été dernier lorsque la nouvelle PDG d’Aviva avait annoncé un recentrage du groupe  sur ses racines britanniques. Une opportunité qui arrive très rarement sur le marché français, et qui a donc attiré de nombreux candidats. Avec le soutien des salariés d’acteurs politiques, Aéma est le seul groupe souhaitant reprendre toute l’activité. En effet, ses concurrents, Allianz et Generali, comptaient tous deux céder l’assurance-vie, et Eurazeo l’assurance dommage. Ce dernier avait pour projet un partage des activités avec l’italien Generali, et aurait mis le prix fort selon les Echos, avec près de 3,7 milliards d’euros. Un démantèlement du groupe était cependant craint par les 4 500 salariés d’Aviva. La reprise prévue par Aéma devrait donc les rassurer et permet au groupe d’envisager les prochains mois avec plus de clarté, dans un contexte économique encore très incertain.