La pollution de l’air aurait fait près de 9 millions de morts en 2018 selon une étude de Harvard

Publié le 17 février 2021
fumée

Des chercheurs de la prestigieuse université américaine de Harvard ont publié une étude qui conclut au fait qu’un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air

En 2019, la célèbre revue scientifique du Lancet estimait que le nombre de décès causés par la pollution de l’air due à la poussière, à la fumée des incendies de forêt et à la combustion d’énergies fossiles causait la mort de 4,2 millions de personnes par an.

Le 9 février dernier, des chercheurs en santé environnementale de l’université de Harvard ont publié un nouvel article visant à démontrer que le nombre de décès liés aux particules fines issues de la combustion des énergies fossiles était largement sous-estimé. Et les résultats sont inquiétants. En effet, cette nouvelle recherche alerte sur le fait que les chiffres avancés par les autorités sanitaires sont largement en deçà de ceux avancés par la recherche. Les scientifiques estiment ce nombre de décès annuel au double de ceux avancés par les autorités sanitaires publiques à travers le monde. En 2018, la pollution de l’air due à la combustion des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole ou le diesel aurait ainsi causé la mort de 8,7 millions de personnes dans le monde.

Ces chiffres dépassent à eux seuls le nombre total de décès imputable au tabagisme et au paludisme. C’est donc un véritable enjeu sanitaire et environnemental qui se présente pour les gouvernements. La pollution atmosphérique provoque en effet de nombreuses maladies cardiaques, des troubles respiratoires et même la perte de la vue. Les chercheurs considèrent que l’humanité perd environ une année d’espérance de vie en raison de cette pollution seulement, et les coûts économiques et sanitaires s’élèvent à 2,9 milliards de dollars.  

Les particules fines, un ennemi “invisible” pour la santé

On appelle « particules fines » des particules en suspension portées par l’eau et l’air. Afin de mesurer ces microparticules (PM2,5 du fait de leur diamètre inférieur à 2,5 micromètre) qui sont inhalées et qui affichent une forte toxicité une fois les poumons atteints, les chercheurs ont tenté de mesurer en temps réel les transferts de pollution dans l’atmosphère. Les résultats ont établi que les zones urbaines étaient celles qui concentraient logiquement le plus fort taux de particules fines. Ainsi, les chercheurs ont pu observer que la qualité de l’air en Chine s’améliorait mais présentait toujours des taux de particules fines très élevées. Les Etats-Unis présentent des taux inégaux avec des pics dans le nord-est. L’Inde est l’un des points les plus dangereux de la planète tandis que l’Europe affiche de fortes inégalités selon les pays. En France, il y aurait eu près de 100 000 décès par an causés par la pollution des énergies fossiles. 

Les pays souhaitant atteindre la neutralité carbone doivent donc d’après les auteurs de l’étude s’empresser d’amorcer un véritable changement de politique s’ ils veulent redresser la barre et parvenir avec succès à affronter ces défis environnementaux et sanitaires majeurs.