Inquiétudes sur un retour d’Ebola en République Démocratique du Congo

Publié le 11 février 2021
Ebola

Alors que l’épidémie de coronavirus gagne du terrain dans le monde, la République démocratique du Congo (RDC) est frappée par une résurgence de la maladie à virus Ebola dans l’Est du pays, trois mois après la déclaration de la fin officielle de la onzième épidémie dans la province de l’Equateur, causant la mort de 55 personnes.

Une équipe d’épidémiologistes, dépêchée par l’Organisation mondiale de la santé, s’est rendue sur place après le décès d’une femme atteinte de la maladie. La victime, décédée le 3 février, était cultivatrice, épouse d’un survivant de la maladie à virus Ebola. Après l’analyse de l’échantillon de son sang prélevé avant sa mort, le résultat s’est révélé positif, a partagé le ministère de la Santé dans un communiqué. 

« Résurgence » et « risque permanent » d’Ebola

Les épidémiologistes se sont rendus au village de Biena sur le territoire Butembo, là où plus de 70 cas ont été identifiés. « La désinfection des sites visités par le patient est également en cours », précise l’OMS. Épicentre de la précédente épidémie d’Ebola, Butembo fait désormais l’objet d’une enquête. Le bureau Afrique de l’OMS explique qu’il « n’est pas rare que des cas sporadiques surviennent après une épidémie majeure ».

Même si la douzième épidémie d’Ebola n’a pas été déclarée, le ministre congolais de la Santé, Eteni Longondo, avait déjà tiré la sonnette d’alarme mi-novembre, indiquant que « le risque élevé de résurgence reste permanent » en RDC. Le pays, qui est sorti il y a peu de l’épidémie d’Ebola la plus meurtrière avec la perte de 2 299 âmes, avait entrepris une campagne vaccinale sur plus de 320 000 personnes. Une stratégie que le pays à de nouveau déployée pour endiguer la vague suivante.

Le ministre, qui se veut rassurant, appelle les habitants à ne pas céder à la panique : « Je voudrai aussi dire à mes sœurs et frères de Butembo de ne pas paniquer tout simplement parce que nous avons organisé une lutte avec une équipe de riposte qui sera à Beni aujourd’hui et qui sera secondée par l’équipe nationale qui va suivre en début de semaine prochaine. Donc, nous sommes là et nous allons faire en sorte que cette maladie puisse disparaître le plus tôt possible comme on a fait à Mbandaka.»

Le virus, qui se transmet à l’homme par des animaux infectés, a déjà fait 11 000 morts en Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016. Le pays, qui doit aussi lutter contre le coronavirus, fait état de 23 599 cas et 681 décès.