Depuis une semaine, Israël est le théâtre d’affrontements violents entre la police et des groupes religieux ultra-orthodoxes. Dans les quartiers religieux du pays, des mouvements se forment pour protester contre les mesures sanitaires prises par le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Campagne de vaccination massive, confinement strict de la population, fermeture des écoles… Les mesures sanitaires édictées afin d’endiguer l’épidémie de Covid-19 suscitent des réactions violentes dans certaines parties de la population de l’Etat hébreu. Le gouvernement israélien doit ainsi naviguer entre les exigences sanitaires et la pression induite par la population ultra-orthodoxe. Une situation rendue compliquée par le fait que malgré les mesures drastiques édictées par le gouvernement, les contaminations au Covid-19 ne diminuent pas, notamment dans les quartiers ultra orthodoxes. On décompte ainsi plus de 1000 morts au mois de janvier et environ 8000 contaminations journalières.
A Ashdod, Méa Shéarim, Bnei Brak ou Beit Shemesh, les scènes d’une rare violence sont de plus en plus nombreuses. Un policier obligé de tirer en l’air pour se protéger de la foule, grenades à percussion lancées sur les manifestants, autobus en flamme… Ces images témoignent des tensions grimpantes dans l’État hébreu entre la police, tenue de faire respecter les règles sanitaires, et les haredim. Les ultra orthodoxes expriment avec véhémence leur opposition aux consignes qui entraînent d’après eux des conséquences beaucoup trop importantes sur leur vie quotidienne, réglée par des traditions et préceptes religieux qui ne souffrent de presque aucune exception. Par ailleurs, cette partie de la population se caractérise par des familles de taille importante souvent composées de huit à dix enfants, ce qui aggrave les risques de contamination domestique.
Apaiser les tensions avec les ultra orthodoxes, un gage d’autorité impérieux pour Benjamin Netanyahou
Le Premier ministre israélien l’a bien compris. S’il souhaite gagner l’acceptabilité des mesures sanitaires entreprises à l’égard de la population, il doit veiller à leur respect. Il a donc affirmé cette semaine que “la police utilise la manière forte comme elle doit le faire contre les personnes qui ne respectent pas la loi”. Benjamin Netanyahou doit également faire face à la fronde du personnel hospitalier souhaitant une augmentation des budgets, ainsi que des manifestations contre le report de son procès pour des affaires de corruption. Afin d’éviter de nouvelles scènes de chaos, le Premier Ministre, qui devra se soumettre à des élections législatives à la mi-mars, a tenté d’ouvrir avec le rabbin Chaim Kanievsky dont la voix est respectée chez les religieux, en vain pour l’instant.