En janvier, l’audition de Bruno Le Maire et Olivier Dussopt sur le déficit de l’Etat l’avait laissé présager et les chiffres de l’INSEE parus le 29 janvier dernier le confirment : le PIB de la France a connu en 2020 l’une des récessions les plus importantes de son histoire. Et ce, malgré une résistance inattendue et une hausse des exportations encourageante dans les derniers mois de l’année.
Le 29 janvier 2021, l’INSEE a révélé l’impact de la crise sanitaire sur l’économie française. Alors qu’en 2019 la France avait connu une augmentation de la production de sa richesse d’environ 1,5%, le PIB de la France a connu en 2020 une baisse de 8,3%. Un chiffre qui reste toutefois moins important que les prévisions encore plus noires du ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance quelques mois plus tôt, à – 11%.
Une année record pour l’économie française
L’année 2020 a donc été plus funeste encore pour la richesse produite en France que 2009, lorsque le pays avait été touché par la Grande Récession consécutive à la crise financière venue des Etats-Unis. Il y a quelques semaines, lors de leur audition face à la commission des finances à l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire et Olivier Dussopt annonçaient déjà que l’économie française n’avait jamais connu un déficit aussi élevé depuis la Seconde Guerre mondiale, autre illustration du caractère inédit et historique de la période que nous connaissons.
En effet, les deux confinements, et plus particulièrement celui de mars 2020, ont ralenti la production de richesse réalisé dans l’Hexagone. L’accès limité aux commerces a également drastiquement fait diminuer la consommation des ménages, qui a chuté en un an seulement de 5,4%. Sur le front de la consommation, le quatrième trimestre de l’année, malgré par un deuxième confinement, a constitué une bonne surprise, avec un rebond historique de plus de 20%, qui a permis au PIB de ne chuter que d’1,3% sur la période comprise entre octobre et décembre.
(1/3) Comptes nationaux du T4 2020 : le recul de l’activité économique lié au 2e confinement est certes marqué (-1,3% p/r au T3 2020, -5,0% p/r au T4 2019), mais le PIB 🇫🇷 a mieux résisté que prévu. En moyenne sur l’année 2020, il recule de 8,3 % https://t.co/onM5gHOexO pic.twitter.com/sfgrcVWHjS
— Julien Pouget (@J_Pouget) January 29, 2021
Ce second confinement, avec des règles plus souples, a ainsi permis d’alléger relativement l’impact du Covid-19 et des mesures sanitaires sur l’économie de la France. Cette année noire pour l’économie française connaît tout de même quelques nuances grâce à une augmentation des exportations de 4,8% sur les trois derniers mois. Enfin, le niveau du rebond de l’été et la chute moins forte qu’attendu pour le 4e trimestre assurent un « acquis de croissance » (croissance annuelle si les prochains trimestres n’enregistraient ni croissance ni récession) de plus de 3% pour 2021, un chiffre honorable qui rend l’hypothèse gouvernementale d’une croissance de 6% en 2021 moins invraisemblable.