Israël et Emirats Arabes Unis se rapprochent à l’aune de l’accord de normalisation trouvé à l’été

Publié le 28 décembre 2020

Venant s’ajouter aux normalisations intervenues entre plusieurs pays musulmans et Israël, l’émergence d’un nouvel axe stratégique entre Israël et les Emirats Arabes Unis (EAU) vient consacrer l’établissement de relations de confiance entre les deux pays après des années d’échanges officieux. Le rapprochement entre ces deux pays du Moyen-Orient apparait aujourd’hui comme une évidence tant ils ont en commun sur le plan stratégique.

Le rapprochement entre Abu Dhabi et Tel Aviv s’est fait au prix de concessions notamment au sujet de la question palestinienne permettant ainsi l’émergence d’un nouvel axe stratégique au Moyen-Orient.

Un rapprochement entre deux Etats aux situations analogues

Historiquement opposés, Israël et les EAU connaissent des situations similaires sur le plan stratégique qui ont rendu inévitable un rapprochement après vingt années de dialogues secrets. Ces deux Etats fortement militarisés, grands alliés des Etats-Unis, partagent un ennemi commun : l’Iran. L’existence d’un adversaire commun étant l’un des plus grands ciments en relations internationales, le rapprochement des deux Etats sous la coupe de Washington ne s’est pas fait attendre davantage. Depuis la mi-août, des accords bilatéraux ont vu le jour dans de nombreux domaines (technologie, média, tourisme, sport) et des vols commerciaux ont été mis en place à partir de la fin novembre. Les premiers signes de ce rapprochement se sont très vite manifestés notamment à travers la déferlante de touristes israéliens vers Dubaï ou encore avec la signature de partenariats entre plusieurs centres de recherche stratégiques et scientifiques et pôles financiers des deux pays.

Des différends mis de coté au nom du nouvel axe stratégique

Bien que les Emirats se désintéressent quelque peu du sort des palestiniens, Benjamin Netanyahou a accepté de geler son projet d’annexion de la Cisjordanie pour favoriser le rapprochement avec la pétromonarchie. Dans le même temps, cette dernière a réduit drastiquement son financement de l’agence des Nations Unies en charge des réfugiés palestiniens. Les efforts consentis de part et d’autres pour faire en sorte qu’une relation solide voit le jour se sont accompagnés d’une importante censure envers les rares opposants à la normalisation aux Emirats. Toutefois, le politiste et porte-parole officieux du pouvoir émirati, Abdullah Abdelkhaleq, n’a pas hésité à déclarer que si les Israéliens « se livraient à des actions que nous n’aimons pas, nous pourrons toujours geler le rapprochement, voire faire marche arrière. ». C’est exactement ce qui s’était produit au cours des années 2000 à l’occasion de la répression de la deuxième Intifada alors qu’un rapprochement du Qatar et du Yémen avec Israël était en cours.